Municipales : l'écologiste Michèle Rubirola largement en tête à Marseille

L'écologiste Michèle Rubirola a remporté l'élection municipale à Marseille.
L'écologiste Michèle Rubirola a remporté l'élection municipale à Marseille. © AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
L'écologiste Michèle Rubirola, à la tête d'une coalition de gauche, est arrivée largement en tête de l'élection municipale à Marseille. Mais la candidate LR Martine Vassal veut encore y croire, alors que le maire devra être élu lors d'un "troisième tour" devant les 101 conseillers municipaux. 

La gauche a gagné, la droite pas encore perdu : à Marseille, lors du second tour des municipales,Michèle Rubirola gagne haut la main le suffrage populaire et une majorité relative au conseil municipal, mais la candidate LR Martine Vassal ne s'avoue pas vaincue. Les listes du Printemps Marseillais, menées par Michèle Rubirola, médecin et élue locale EELV, quasi-novice en politique, dépassent largement sur la ville celles de la présidente LR de la métropole et du département Martine Vassal, 38% contre 30%.

Mais, comme à Paris et à Lyon, le scrutin dans la deuxième ville de France se joue par secteurs, et ce second tour débouche sur une majorité relative pour la gauche, lorsqu'il s'agira d'élire le successeur de Jean-Claude Gaudin, lors d'un "troisième tour" hautement incertain devant les 101 conseillers municipaux.

"La droite n'est plus en mesure de gouverner"

Le Printemps marseillais emporte quatre secteurs, LR trois, la sénatrice ex-PS Samia Ghali conservant sa mairie dans les quartiers Nord, et se retrouvant en position d'arbitre tout comme le dissident LR Bruno Gilles, qui pourrait vendre chèrement le ralliement de ses quelques conseillers à Martine Vassal. "C'est une victoire relative pour nous mais c'est une défaite pour la droite", a lancé Michèle Rubirola. Après un quart de siècle aux commandes de cette ville populaire, marquée par de très fortes inégalités et ouverte sur la Méditerranée, "la droite n'est plus en mesure de gouverner", a-t-elle ajouté, dénonçant un "système électoral par secteurs qui est un contresens démocratique".

Le Printemps marseillais, union de la gauche, qui a rassemblé le Parti socialiste, le Parti communiste, des Insoumis ainsi que des citoyens engagés, puis fusionné dans l'entre-deux tours avec les écologistes, va devoir désormais étudier "les conditions dans lesquelles cette ville peut être administrée sans renier ses valeurs". Et composer avec Samia Ghali. Pas gagné : la gauche a maintenu jusqu'au bout un candidat contre elle, la présentant comme une héritière du système en place à Marseille. "Ce soir, Marseille ne pourra plus se faire sans les quartiers Nord", a-t-elle déclaré dans la nuit, ménageant le suspense sur ses intentions.

Martine Vassal battue dans son propre secteur

Dans ces conditions, la droite veut encore y croire. "Je n'ai pas perdu, ce soir il n'y a pas de majorité à Marseille", mais une "situation de blocage", a clamé de son côté Martine Vassal, laissant présager d'une semaine de lutte d'influence acharnée d'ici à la première réunion du nouveau conseil municipal, probablement vendredi ou samedi.

La cheffe de file des Républicains, dauphine désignée par Jean-Claude Gaudin, a subi une cuisante défaite dans son propre secteur, où elle a été doublée en quadrangulaire, avec 39% des voix, par la candidate du Printemps marseillais, Olivia Fortin (42%). Elle l'a attribué à "l'entêtement d'un candidat sans envergure", l'ex-président de l'université Aix-Marseille, Yvon Berland (LREM).