Montebourg, une si discrète ascension du Mont Beuvray
Comme chaque année, l'ancien ministre a gravi le Mont Beuvray en Bourgogne. Mais sans les caméras, cette fois.
Il est un véritable comédien de la politique. Retirer de la scène, Arnaud Montebourg n'en a pas pour autant oublié ses tirades et bons mots. Lundi, comme chaque année, il a gravi le Mont-Beuvray, en Bourgogne, avec ses amis socialistes, son traditionnel pèlerinage du lundi de Pentecôte. Mais cette fois, il l'a fait sans les journalistes. A qui il a néanmoins glissé quelques piques. Europe 1 était présent.
"Vous me cassez les oreilles ! Quand est-ce que vous reprenez le TGV ?" Baskets, sac à dos, barbe de trois jours, Arnaud Montebourg a grimpé, mais dans son coin, sans Christian Paul - le leader des frondeurs avec qui il a inauguré ce pèlerinage en 2004 -, sans militants et, surtout, sans journalistes. "Je passe par un autre chemin pour vous éviter", admet-il dans un sourire. Esquiver la presse, le grand sport du jour, plus que la randonnée, finalement. "Mais je n'ai rien à vous dire ! Vous me cassez les oreilles ! Quand est-ce que vous reprenez le TGV ? Que l'on soit tranquille…", se marre-t-il.
"Et vous, vous allez voter pour qui à la présidentielle ?" Avec les militants, l'ancien ministre se détend, ambiance claquage de bises et tapes dans le dos : "Ha, t'es dont là ! Salut ! Et tu fais la montée ! ", glisse-t-il à un militant du coin. Mais pas besoin de le pousser bien loin pour faire remonter la tension. Quand on lui demande s'il va se positionner lors du congrès du PS , la réplique fuse : "Et vous, vous allez voter pour qui à la présidentielle ? Vous me répondez ?"
"Le jour où j'aurai quelque chose à vous dire, je vous sonnerai". Arnaud Montebourg, le chevalier du "made in France", désormais vice-président d'Habita t, a une toute nouvelle philosophie. "Vous savez ce qu'a dit Euripide, un grand poète grec ? Parle si tu as quelque chose à dire plus fort que le silence. Sinon garde le silence." Est-ce à dire qu'il n'a… rien à dire ? "Le jour où j'aurai quelque chose à vous dire, je vous sonnerai". Pour l'instant, c'est silence radio donc, pas même une petite pique à François Hollande ou Manuel Valls. "J'ai déjà tout dit à ce sujet", lâche-t-il.