Mélenchon rassemblera la gauche si les européennes lui "en donnent la force"

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Europe1.fr avec AFP
Le chef de file de La France insoumise lance un appel au reste de la gauche. Mais il prévient : "Chaque fois que je l'ai proposée, la vieille gauche m'a envoyé balader. Elle n'accepte pas la réalité, c'est-à-dire notre centralité et celle du programme 'l'Avenir en commun'."

Jean-Luc Mélenchon veut "assumer sa responsabilité" pour unir la gauche dans une "fédération populaire" si les élections européennes lui "en donnent la force", dit-il dans un entretien à Libération à paraître mercredi. Interrogé sur la possibilité d'une union à gauche aujourd'hui éclatée, le chef de file de La France insoumise déplore : "Chaque fois que je l'ai proposée, la vieille gauche m'a envoyé balader. Elle n'accepte pas la réalité, c'est-à-dire notre centralité et celle du programme 'l'Avenir en commun'."

"Unir les classes populaires". Le leader fait notamment référence à son appel, en mai 2018 dans les colonnes du même journal, à un "dialogue respectueux et responsable" et à reconnaître son leadership. Néanmoins, si le scrutin du 26 mai "nous en donne la force, nous assumerons de nouveau notre responsabilité. Nous proposerons de nouveau une fédération populaire à construire dans les élections suivantes et dans les mouvements écologiques et sociaux", indique-t-il dans ce nouvel entretien-fleuve.

Cette "fédération populaire" doit unir "les classes populaires et les classes moyennes plus favorisées qui n'appartiennent pas à l'oligarchie" et ne consiste pas en une "guirlande des sigles de partis", prévient-il, arguant que, contrairement aux années 70 où François Mitterrand avait réussi l'union de la gauche, "le champ politique s'est effondré". "A l'Assemblée nationale, les députés à la gauche de l'hémicycle votent ensemble les neuf dixièmes du temps. Pourquoi est-ce possible à l'Assemblée et impossible dès qu'on arrive devant un journaliste ?", interroge-t-il.

Des relations tendues avec le reste de la gauche. Mais Jean-Luc Mélenchon avertit qu'il faut aboutir à "un programme concret de partage et de planification écologique", dont l'Avenir en commun peut fournir "une bonne base de départ", et "clarifier les positions": "Soutient-on ou non le mouvement 'gilets jaunes'? Le PS se sépare-t-il du SPD qui participe à une coalition avec Merkel ? Pourquoi soutiennent-ils Frans Timmermans pour la présidence de la Commission sur des idées libérales ?" "Certains sont restés productivistes, nucléaristes, d'autres continuent de faire l'éloge du marché partout", juge-t-il.

Les relations entre Jean-Luc Mélenchon et le reste des leaders de gauche restent tendues, à l'image des invectives échangées ces dernières semaines avec la tête de liste EELV Yannick Jadot, en septembre avec la tête de liste PCF Ian Brossat et à l'occasion du rassemblement contre l'antisémitisme avec le Premier secrétaire du PS Olivier Faure. La tête de liste PS/Place Publique Raphaël Glucksmann a lui qualifié lundi M. Mélenchon de "Thatcher de gauche" en raison de son rejet de la "logique de solidarité européenne".