Mayotte : la gauche s'indigne d'une révision constitutionnelle pour supprimer le droit du sol

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avec AFP / Crédit photo : Patrick Meinhardt / AFP
Ce dimanche matin, Gérald Darmanin a annoncé une révision constitutionnelle pour supprimer le droit du sol à Mayotte. Une proposition à laquelle s'oppose la gauche, notamment le PS. Des députés écologistes et LFI ont également rejeté cette annonce.

La gauche s'est indignée dimanche de l'annonce, par Gérald Darmanin, d'une révision constitutionnelle pour supprimer le droit du sol à Mayotte, le PS annonçant déjà qu'il s'y opposerait. Le ministre de l'Intérieur a annoncé dimanche à Mayotte une révision constitutionnelle destinée à supprimer le droit du sol sur l'île de l'océan Indien, confrontée à une grave crise migratoire et à une situation sociale et sécuritaire explosive. Le PS s'opposera à cette révision de la constitution, a annoncé le patron des députés Boris Vallaud sur France 3.

 

"Est-ce que la révision constitutionnelle du droit du sol va changer quoi que ce soit à la situation à Mayotte ?", a-t-il demandé. "Je ne le crois pas, voilà pourquoi je ne suis pas favorable à la révision du droit du sol à Mayotte, qui est déjà sous l'empire d'un régime juridique qui est beaucoup plus sévère pour obtenir la nationalité française que tout le reste de la France", a-t-il souligné. "Le droit du sol n'est pas négociable. Il est déjà adapté à Mayotte, et il n'a pas fait la démonstration que cela ait changé quoi que ce soit", a-t-il insisté.

"Je ne dis pas qu'il n'y a pas de difficultés à Mayotte, je dis que la façon dont le gouvernement les prend est une mauvaise façon de faire", a-t-il ajouté, soulignant que malgré "déjà deux opérations de gendarmerie" dans l'île, et "des annonces", "les services publics sont incroyablement dysfonctionnels".

"Cela vient à abîmer notre République"

Pour la tête de liste écologiste aux européennes Marie Toussaint, "mettre fin au droit du sol à Mayotte ne résoudra pas les difficultés du territoire, mais cela vient abîmer notre République". "La démolition de nos valeurs par un président de la République qui devance l'extrême droite est un recul terrible", a-t-elle estimé sur X.

Le député écologiste Aurélien Taché a lui aussi dénoncé la mesure sur BFMTV : "Quand on rompt comme ça avec le droit du sol, qui est attaché à l'histoire républicaine française depuis plus de deux siècles, c'est qu'on considère que la nationalité n'est plus attachée à l'endroit où vous naissez mais à l'origine ou la nationalité de vos parents. C'est extrêmement grave". Selon lui, "si cette disposition va jusqu'au bout et si Marine Le Pen arrive au pouvoir ensuite, c'est la fin du droit du sol en France".

L'eurodéputée insoumise Manon Aubry a déploré sur X "cette nouvelle victoire idéologique" de l'extrême droite, qui "applaudit" à l'annonce de Gérald Darmanin. "Après avoir brisé le tabou de la préférence nationale, la Macronie attaque la conception même de la nationalité, fondement de la République", dénonce-t-elle.