Valls sur les blocages : "D'autres sites seront libérés"

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Le Premier ministre, actuellement en voyage officiel au Proche-Orient, s'est montré très ferme vis-à-vis de ceux qui bloquent les dépôts de carburant et affirmé que tous les sites seraient libérés.

Un jour et demi en Israël, un jour et demi dans les territoires palestiniens. Manuel Valls a préparé avec soin son voyage officiel au Proche-Orient pour ne pas donner l’impression de consacrer plus de temps à un camp plutôt qu’un autre. Depuis Jérusalem, le Premier ministre était l’invité exceptionnel d’Europe 1 mardi matin. Le Premier ministre a fait le point sur les efforts de la France pour la paix, qui doivent déboucher sur une conférence internationale à Paris le 3 juin. Le chef du gouvernement a surtout évoqué avec une grande fermeté la situation toujours socialement tendue en France, où une pénurie partielle de carburant frappe le pays.

  • Le blocage en France

"D'autres sites seront libérés". Fidèle à sa ligne, Manuel Valls s'est montré très ferme vis-à-vis des syndicats qui bloquent les dépôts de carburants et de la CGT en particulier. "L’Etat fait preuve de la plus grande fermeté et d’une très grande détermination. Les forces de l’ordre interviennent depuis vendredi pour évacuer les dépôts qui sont bloqués. D’autres sites seront libérés. Je suis très déterminé. Encore ce matin, à Fos-sur-Mer : tous les accès ont été libérés", a-t-il affirmé. "Ça suffit. C’est insupportable de voir les choses ainsi. La CGT trouvera une réponse extrêmement ferme de la part du gouvernement. Nous continuerons à évacuer les sites bloqués par cette organisation."

 "L’idée d’un conflit frontal, c’est vieux, c’est ancien, c’est conservateur". Manuel Valls a par ailleurs répété qu'il n'y aurait pas de retrait de la loi Travail, même si la CGT fait monter la pression. "Il y a un texte de loi qui a été adopté par l’Assemblée. Ce texte va poursuivre son cheminement. Nous sommes dans une démocratie. Il n’y aura pas de retrait du texte, sinon dans ce pays, on ne peut plus réformer", a-t-il martelé. "L’idée d’un conflit frontal, c’est vieux, c’est ancien, c’est conservateur. Prendre ainsi en otage les consommateurs, notre économie, notre industrie, continuer des actions, ce n’est pas démocratique."


Manuel Valls : "Hors de question que les...par Europe1fr

"La CGT est dans une impasse". Le Premier ministre en a encore une fois appelé à la responsabilité de la CGT en ces temps troublés notamment par le menace terroriste. "Chacun peut se rendre compte de l’engagement extrêmement difficile pour les forces de l’ordre. Quand on a le sens de l’intérêt général, le patriotisme chevillé au corps, comment ne pas se rendre compte que les missions de la police et la gendarmerie sont déjà très lourdes ? Et pourtant, on continue", a-t-il regretté. "J’en appelle encore une fois à la responsabilité de chacun. Ces actions ne servent à rien. Elles perturbent le pays et font peser sur les forces de l’ordre une mission nouvelle, une charge qui est insupportable.  La CGT est dans une impasse, et l’impasse n’est jamais le bon chemin. Le seul chemin possible, c’est celui de la responsabilité."

"Nous vivons dans un monde moderne et connecté." Manuel Valls a aussi répondu à ceux, dont Bruno Le Maire, qui lui reprochent d’avoir quitté la France en pleine tension sociale. "Si je suis ici, on ne peut pas penser un seul instant que je ne suis pas en contact avec le président de la République, avec mon cabinet, avec les ministres des Transports, de l’Energie et de l’Intérieur. Et nous mettons tout en œuvre pour trouver des solutions. Et ça peut se faire aussi d’ici, parce que nous vivons dans un monde moderne et connecté."

  • L'initiative française au Proche-Orient

"La France a un rôle à jouer". Manuel Valls a défendu l'utilité de son voyage, alors qu'Israël souhaite un dialogue bilatéral avec l'Autorité palestinienne et non une conférence internationale. "Le destin de la France, le destin de l’Europe, se joue ici, d’abord dans cette région. Nous avons été attaqués par le terrorisme, nous subissons la crise des réfugiés, il y a eu encore des attentats terribles ces dernières heures en Syrie, Donc c’est ici que se joue l’avenir de la paix et notamment à travers la paix indispensable entre Israéliens et Palestiniens", a plaidé le Premier ministre. "Depuis 48 heures, j’ai vu les responsables israéliens, je verrai tout à l’heure les responsables palestiniens, j’ai rencontré des jeunes, j’ai vu la société civiles, des intellectuels, et tous m’ont fait passer le message : la France a un rôle à jouer. La France est attendue. La France est écoutée. Il y a une grande attente à l’égard de l’initiative prise par notre diplomatie", a-t-il assuré.


Manuel Valls : "Le destin de la France se joue...par Europe1fr

"Le statu quo est une bombe à retardement". Le chef du gouvernement a ensuite à nouveau plaidé pour la conférence internationale prévue le 3 juin prochain à Paris. "Cette conférence internationale doit créer les conditions, demain, d’un cadre dans lequel Palestiniens et Israéliens se parlent directement. Parce qu’aujourd’hui, c’est le statu quo. Aujourd’hui, il y a des tensions terribles il y a de la violence. Le peuple palestinien se sent enfermé, est enfermé. Et de l’autre côté, on a peur aussi des Palestiniens. Et d’une certaine manière, on a peut-être peur de la paix", a argué le Premier ministre. "Le statu quo est une bombe à retardement. Et parce que nous sommes amis d’Israël et des Palestiniens, nous considérons qu’il faut la paix. Nous le faisons avec la volonté de rétablir un dialogue équilibrée entre le deux autorités, entre les deux gouvernement, pour aboutir à la création de deux Etats. Les Israéliens savent que cette conférence internationale va avoir lieu le 3 juin à Paris, savent que les Américains seront présents avec le secrétaire d’Etat John Kerry. Ils savent aussi qu’il faut absolument dialoguer avec les pays arabes."

  • L'Autriche proche de basculer à l'extrême droite

"Un soulagement". Manuel Valls s'est dit soulagé par la victoire du candidat écologiste en Autriche face à celui de l'extrême droite. Même si le coup est passé près. "Il y a un soulagement, mais nous sommes passés un deux doigt. Et un peuple d’Europe aurait pu se donner à l’extrême droite", a rappelé le Premier ministre. "Nous assistons à une nouvelle poussée du populisme, de l’extrême droite en Autriche et en Europe. Il faut prendre à bras le corps les problèmes. Etre capable de faire face à la menace terroriste, maîtriser les flux migratoires, être ferme sur les valeurs, mener toutes les réformes et rassembler. Progrès, compromis et dialogue pour apaiser, rassemblement autour des valeurs de la République. Je reste convaincu que c’est la meilleure manière de faire face à l’extrême droite de redonner de l’espoir, de redonner une perspective aux Français autour d’un grand projet de société", a-t-il conclu.