Terrorisme, FN, affaire Benzema... ce qu'il faut retenir de l'interview de Valls

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Pendant deux heures, mardi matin, le Premier ministre a été l’invité exceptionnel de la Matinale d’Europe 1. Il en a profité pour adresser un "message à tous ces touristes qui ont annulé ces derniers jours leur déplacement à Paris".

Manuel Valls était l'invité de la matinale d'Europe 1, mardi 1er décembre. Attentats, régionales, Benzema : le Premier ministre a réagi à tous les sujets chauds d'actualité pendant deux heures. Retrouvez les principaux extraits à retenir de cette matinale spéciale.

LES PHRASES A RETENIR

Sur l'état d'urgence. Le Premier ministre dit "ne pas écarter la possibilité" d'une prolongation après le 26 février.

Sur le Front national. Un parti qui "n'aime pas la France" et "trompe les Français".

Sur le taux de participation aux régionales. Le FN reculera si "tous les Français vont voter".

Sur la sécurité dans les transports. "Nous allons soutenir une proposition de loi du député Gilles Savary qui va être examinée avant Noël par le Parlement pour permettre aux agents de sécurité de la SNCF et de la RATP de pouvoir fouiller les bagages puisque, comme vous le savez, aujourd'hui, ça n'est pas possible". 

Sur Benzema et l'affaire de la sextape. un "grand sportif doit être exemplaire" sinon il "n'a pas sa place dans l'équipe de France".

L'appel aux touristes. "Venez à Paris, les conditions de sécurité sont assurées !", a lancé le chef du gouvernement sur Europe 1, dans un "message à tous ces touristes qui ont annulé ces derniers jours leur déplacement à Paris".

Sur le risque terroriste. La situation en Libye est "incontestablement le grand dossier des mois qui viennent", a averti mardi Manuel Valls, soulignant combien "le terrorisme, cette idéologie totalitaire, mute en permanence".

Sur la croissance. "Je pense que nous sommes assurés d'avoir 1%-1,1% de croissance avec les chiffres des trois premiers trimestres", a dit le chef du gouvernement interrogé sur la radio Europe 1, l'objectif retenu par Paris étant de 1,1% cette année.

LES TEMPS FORTS DU DIRECT

9h03. Un petit message à Sarkozy. "Ce que je souhaite, c’est que dans le débat public, nous restions au bon niveau, à la hauteur de l’exigence des Français", a-t-il déclaré. "Après les attentats du mois de janvier, nous avons perdu cette gravité. Je sens bien la tentation, en écoutant les uns et les autres, et c’est normal, les français veulent passer à autre chose. Nous ne pourrons pas passer à autre chose, nous allons vivre avec cette menace", a-t-il asséné. "Et cette gravité ne doit pas quitter les responsables politique, même si la démocratie est là, l’interpellation est nécessaire. Mais je ne veux pas que nous retombions dans nos petits travers, dans la médiocrité qui parfois anime le débat politique." A bon entendeur…

8h43. Alors que la conférence sur le climat, la COP21, s'est ouverte lundi, le Premier ministre a été interpellé sur la manière la plus efficace pour "choquer la population" afin de lutter efficacement contre les dérégulations climatiques. "Je trouve que les citoyens sont mobilisés", a rétorqué Manuel Valls. "Les images de la fonte des glaciers, de la montée du niveau de la mer, de la sécheresse sont autant d'exemples que les Français ressentent". 

8h41. Fallait-il parler des armes chimiques ? "J'ai voulu détailler toutes les menaces auxquelles nous devons faire face", a expliqué le Premier ministre. Il ne s'agit pas de faire peur ou de créer un état anxiogène, il s'agit tout simplement de savoir à qui nous avons face".  

8h39. Interrogé sur la pertinence d’avoir, dans le passé, supprimer le service militaire, Manuel Valls a assuré qu’il "existait en France une demande d’engagement". "Il faudra y répondre. C’est le service civique, ça peut être sous les armes, ça doit concerner les garçons et les filles".  

8h37. Les questions des auditeurs d’Europe 1. Manuel Valls a rejeté catégoriquement un possible lien entre les difficultés de certains jeunes français (chômage, exclusion sociale, etc.) et leur volonté de rallier les rangs de Daech. "Cela voudrait dire que tout jeune qui est au chômage, qui est dans un quartier populaire, qui est de confession musulmane serait un terroriste. Ce serait abdiquer, ça serait chercher une excuse", a expliqué le Premier ministre.

8h34. "La Libye, le dossier des mois qui viennent". Selon les informations du Figaro, de nombreux djihadistes affluent vers la Syrie depuis plusieurs semaines. "L’Etat islamique et le risque terroriste vont durer, pas uniquement à cause de ce qui se passe en Syrie et en Irak, mais parce qu’il y a la situation en Libye et dans une partie de l’Afrique de l’Ouest", a déclaré Manuel Valls. Et d’insister : "la Libye, c’est incontestablement le dossier des mois qui viennent". 

8h28. "J’appelle les électeurs à se mobiliser". Manuel Valls refuse de voit le FN remporter une région, alros que les sondages l’annonce vainqueur dans deux territoires, au moins. "Je ne peux pas me résoudre à ces sondages et le meilleur moyen de faire mentir les sondages, c’est la mobilisation des électeurs, a-t-il déclaré. "J’appelle tous les électeurs de gauche, tous ceux qui se reconnaissent dans l’action du gouvernement, qui considèrent que le chef de l’Etat, le gouvernement a apporté les réponses à la hauteur des situations face aux attentats. La démocratie, la République doivent être préservés. Le FN ne montera pas, il reculera si chacun fait son devoir, si tous les Français vont voter."

8h25. "Attention à la supercherie du FN." Evoquant les régionales de dimanche, Manuel Valls s'en est pris au Front national. "Le Front national n’est pas uniquement un danger économique qui mettrait le pays par terre, qui ruinerait ceux à qui il s’adresse, c’est-à-dire les retraités qui ont des petites pensions, les ouvriers, les jeunes. Le Front national n’aime pas la France, trompe les Français y compris d’ailleurs sur le terrorisme", a déclaré le Premier ministre. "Attention à la supercherie. A ceux qui vous disent avec nous il n’y a aurait pas d’attentats. Il faut mettre fin à la supercherie de l’extrême droite sur tous les domaines, sur celui de la sécurité".

8h19. "Venez à Paris". Après les attentats de Paris qui ont fait 130 morts le 13 novembre dernier, une baisse de la fréquentation a été enregistrée dans les magasins. "C’est un message qu’il faut adresser au monde, à tous les touristes qui ont annulé leur voyage dans la capitale. Venez à Paris, les conditions de sécurité sont assurées", a lancé le Premier ministre. Consommez, c’est le moment des fêtes. Consommez, dépensez, vivez, reprenez le chemin des spectacles, du cinéma. C’est une des réponses à cette menace terroriste".  

8h14. Sur la COP 21, rien n’est fait et les négociations en font que commencer. Manuel Valls s’est montré optimiste mais prudent au sujet de la COP21 qui a débuté lundi au Bourget. "Cet accord est indispensable pour la planète. La première journée de la COP a été une réussite. Il ya eu une impulsion politique grâce à l’expression des chefs d’Etat", a-t-il déclaré. "Il faut être optimiste, volontariste et la France joue pleinement son rôle. Mais rien n’est fait et les négociations en font que commencer."

8h09. "J'assume pleinement le libéralisme". "J'assume pleinement le monde dans lequel nous vivons, un monde globalisé, ouvert, une économie de marché, il ne s'agit pas de revenir en arrière", a expliqué le Premier ministre. "Ce qui est remis en cause souvent, c'est le capitalisme financier, c'est la dérégulation, ce qui a conduit à la crise de 2008. Mais le libéralisme au sens politique du terme, il faut l'assumer pleinement". 

8h06. Interrogé sur l’affaire de la sextape où Karim Benzema a été mis en examen, le Premier ministre a d’abord rappelé qu’un "grand sportif doit être exemplaire". "Tant de jeunes se reconnaissent dans des grands sportifs. Donc ce sportif, ça vaut pour Karim Benzema, ça vaut pour d’autres, doit être exemplaire et s’il n’est pas exemplaire, il n’a pas sa place en équipe de France".  

8h03. La prolongation de l’état d’urgence "pas écartée". "Il ne faut pas écarter cette possibilité, en fonction de la menace", a affirmé le Premier ministre. "Il faudra agir avec beaucoup de responsabilités. Nous sommes engagés dans une réforme de la Constitution, qui nous permettra de mettre en place des dispositifs qui nous permettront d’être plus efficaces dans le temps. Il ne faut écarter aucune solution dans le cadre de notre état de droit. Nous seront en état d’urgence et nous utiliserons tous les dispositifs pour protéger les Français. 

7h55. Notre-Dame-des Landes, un aéroport "beaucoup plus sûr".  Face à l’incompréhension de Daniel Cohn-Bendit concernant l’aéroport de Notre-Dame-Des Landes, Manuel Valls a défendu le projet. "Il y a déjà un aéroport à Nantes qui est dangereux, qui est saturé, qui ne respecte pas le dispositif Natura 2000 de l’environnement. L’aéroport présentera l’avantage d’être beaucoup plus sûr, de pouvoir fermer des aéroports qui existent dans le grand Ouest de la France et d’être beaucoup plus performant", a-t-il affirmé. "Nous avons besoin dans le grand ouest de la France de ce type de plateforme aéroportuaire relié au TGV par exemple", a conclu le Premier ministre qui s’est aussi opposé à l’idée de référendum régional. "C’est très difficile à organiser, pour des raisons constitutionnelles, pour des raisons juridiques, et ça va concerner qui ?", s’est-il interrogé.

7h49. "Je n'ai pas le droit d'avoir peur". "Je n'ai pas le droit d'avoir peur même si j'ai vécu avec cette boule au ventre car je sais, depuis les attentats de janvier, qu'on peut subir une attaque à tout moment". 

7h48. Pour renforcer la sécurité, le gouvernement veut installer des portiques de sécurité dans les gares. "Il en faut avant Noël gare du Nord mais aussi sur l'ensemble des gares que le Thalys dessert, mais aussi en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas", a annoncé Manuel Valls. 

7h47. "Je ne parlerai pas de faille" des services de renseignement. "Je veux saluer le travail de la justice et de nos services pour toutes les arrestations et tous les attentats qu'ils ont permis d'éviter", a expliqué Manuel Valls. "Dans ce moment-là, vous n'entendrez aucune parole, aucun mot de ma part qui puisse remettre en cause le travail des services de renseignement. Je ne parle pas de raté, je ne parle pas de faille".  

7h44. "Plus de 2.000 perquisitions depuis le début de l'état d'urgence". Interrogé sur l’enquête après les attentats du 13 novembre dernier, Manuel Valls a assuré que la cellule terroriste qui a commis ces attaques a "été neutralisée, mise hors d’état de nuire même si je préfère rester très prudent". Et pour témoigner de ce renforcement de la sécurité dans le pays, le Premier ministre a avancé des chiffres concrets. "Nous sommes à plus de 2.000 interpellations administratives depuis la mise en place de l’état d’urgence", a annoncé Manuel Valls. Et de détailler : "elles ont permis de saisir 320 armes, dont une trentaine d'armes de guerre. Plus de 250 procédures judiciaires ont été initiées et plus de 210 personnes ont été placées en garde à vue". 

7h32. Manuel Valls a abordé la brouille entre la Turquie et la Russie, les appelant à s’entendre. "Ça n’est pas le cas. Mais ça veut bien dire qu’il faut faire de Daech notre priorité absolue. Et tous les états qui sont concernés, les pays voisins, comme la Turquie, et ceux qui sont touchés, comme la Russie, chacun doit mettre son énergie pour cet objectif, éradiquer Daech. C’est tout le sens de l’action et de la diplomatie menées par la France et par le président de la République.

7h28. "L’état d’urgence est là précisément pour protéger nos libertés", a assuré Manuel Valls face au philosophe Raphaël Einthoven. "Nous faisons face à un acte de guerre. Avec une menace précise. Pour faire face à cette menace, à ces actes qui touchent notre démocratie, qui visent à la mettre en cause, il faut se protéger, c’est le sens de l’état d’urgence. "

"Oui, il y a une restriction de liberté, sur le droit de manifester", a admis le Premier ministre. "Mais cela se fait avec intelligence. Beaucoup de manifestations ont eu lieu dimanche en France. Mais on s’est aperçu que la violence pouvait être là, qu’on pouvait aussi mettre en cause la mémoire des victimes en jetant sur les forces de l’ordre en jetant les bougies et les objets qui étaient posés en leur mémoire."

"Ma responsabilité est de dire cette vérité. Il faut vivre avec cette menace terroriste qui est durable, il faut s’y préparer, il faut être capable d’y faire face", a poursuivi Manuel Valls. "La guerre est là sous une autre forme donc il faut y faire face et il faut la mener avec les armes de l’état de droit, les armes de la démocratie et avec le peuple, debout."

7h21. Si des constructeurs ont bénéficié de bonus à l'environnement alors qu'ils ne sont pas aussi propres qu'ils l'annonçaient, "ils devront assumer toutes leurs responsabilités, et rembourser les aides". 

7h19. La rémunération des fonctionnaires au mérite, "une bonne idée". Interrogé sur la rémunération des fonctionnaires au mérite, Manuel Valls a rappelé qu'il "existait déjà des dispositifs au mérite". "C'est une bonne idée". 

7h18. ll n'y a pas eu de revalorisation du SMIC depuis 2012. Et cette au 1er janvier 2016 ? "Là-dessus, je ne peux pas vous répondre à ce stade", a expliqué Manuel Valls. "Tout ce qui va dans le sens du pouvoir d'achat est une bonne chose mais je pense aussi à l'ensemble des salariés et tous ne sont pas au SMIC".  

7h17. "La prime de Noël versée le 16 décembre". "Comme l’an dernier, les ménages avec des revenus modestes bénéficieront de la prime de Noël", a affirmé le Premier ministre, mardi sur Europe 1. "Cette prime sera versée à compter du 16 décembre". Manuel Valls a rappelé que la prime était de "150 euros pour une personne seule, un peu plus de 320 euros pour un couple avec deux enfants". Il a aussi rappelé que "plus de deux millions de foyers en bénéficient".

7h15. Un rendez-vous en février sur le point d'indice des fonctionnaires. Interrogé sur une possible revalorisation du point d'indice des fonctionnaires, Manuel Valls n'a pas voulu s'avancer. "Il y a un rendez-vous avec les syndicats en février", a expliqué le Premier ministre. 

7h12. "La croissance est encore insuffisante". Après la baisse de septembre, le nombre de demandeurs d’emplois de catégorie A a augmenté de 1,2% en octobre. Interrogé sur cette hausse, Manuel Valls a annoncé vouloir poursuivre les réformes. "Nous avons une croissance qui est encore insuffisante", a expliqué le Premier ministre. "Elle est autour de 1,1 pour l'année 2015, on prévoit 1,4 pour l'année 2016. Nous créons de l'emploi, 50.000 sur un an mais c'est insuffisant. D'abord parce qu'il y a 120.000 actifs supplémentaires, c'est une différence par rapport à d'autres pays qui rentrent sur le marché du travail, notamment des jeunes. C'est insuffisant parce que la croissance, même si elle est de retour, n'est pas suffisante pour créer suffisamment d'emplois. Cela veut dire qu'il faut poursuivre les réformes et notamment assouplir notre droit du travail". 

7h03. "Je ne m'abaisserai pas à la polémique avec Marine Le Pen". Manuel Valls a répondu à Martine Le Pen, qui a pointé lundi soir en meeting la "culpabilité" du gouvernement dans les attentats de Paris. "Deux semaines après les attentats et avec les menaces toujours présentes, il faut rester à une certaine hauteur du débat public. Je resterai à cette hauteur et je ne m’abaisserai pas à la polémique", a déclaré le Premier ministre. "L’extrême droite joue sur les peurs, qui sont une réalité chez nos compatriotes. Mais le Front national a voté contre la loi sur le renseignement, le Front national combat le PNR au niveau européen.  Je n’ai pas envie de polémiquer, encore moins avec l’extrême droite, surtout quand elle cherche à abaisser ainsi le débat."

6h56. Manuel Valls revient sur le dîner de la veille au soir avec Barack Obama et François Hollande à Paris. "C’était intéressant. Nous avons abordé avec les deux présidents tous les sujets du moment", a assuré le Premier ministre. "La COP21 qu’il faut réussir, la Syrie, l’Irak bien sûr, la lutte contre le terrorisme avec une grande convergence de vue entre Français et Américains, c’est une bonne chose face aux défis du monde, de la planète, qui sont aussi les défis de la France."

"Avec François Hollande, nous parlons bien sûr des messages, de la manière de nous adresser aux Français, surtout en cette période particulière où se conjuguent tous les défis de la planète, à Paris, et où Paris est le centre du monde", a aussi déclaré Manuel Valls. 

6h53. Manuel Valls est arrivé dans le studio Jean-Luc Lagardère et s’est installé face à Thomas Sotto.