Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a eu un échange virulent avec le député LFI Antoine Léaument ce mardi à l'Assemblée. 1:47
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/ crédits photo : QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
À Paris ce lundi, où la manifestation du 1er mai a été émaillée d'incidents, un CRS de 28 ans a été grièvement brûlé au visage et aux mains par un cocktail Molotov. Les violences contre les forces de l'ordre ont d'ailleurs mis aux prises le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et le député LFI Antoine Léaument ce mardi à l'Assemblée.

Les services de renseignement redoutaient ce scénario. Il est finalement bel et bien advenu. Ce lundi 1er mai, les manifestations, principalement dirigées contre la réforme des retraites, ont été le théâtre d'affrontements entre éléments radicaux et forces de l'ordre. Un CRS de 28 ans a même été grièvement brûlé au visage et aux mains par un cocktail Molotov. L'agresseur n'a pas été retrouvé mais le parquet de Paris a ouvert une enquête pour tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique.

La question des violences commises contre les forces de l'ordre était au cœur de la séance de questions au gouvernement ce mardi après-midi à l'Assemblée. Et a notamment opposé Antoine Léaument, député La France insoumise et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

"Vous abîmez la démocratie en utilisant la police non pas pour garantir le droit à manifester mais pour le réprimer. Votre bilan, c'est la violence, ça suffit !", a éructé l'élu dans l'hémicycle avant de poursuivre sa diatribe : "Policiers brûlés, journalistes frappés, manifestants mutilés... Les coupables, c'est vous ! On ne fait pas taire le peuple, on l'écoute. On ne le méprise pas, on le respecte. On ne le réprime pas, on lui obéit", a-t-il clamé. 

"Vous êtes les complices de ces violences" 

Et Gérald Darmanin de prendre la parole pour répondre au parlementaire insoumis. "Monsieur le député, j'avoue que je n'ai pas tout compris de votre question sauf que vous n'étiez pas content et que vous n'aimiez toujours pas la police", a-t-il déclaré en guise de préambule. Le ministre de l'Intérieur a ensuite choisi de manier l'ironie en évoquant "l'humanisme" d'Antoine Léaument. "Je regrette très sincèrement, monsieur le député, que pour la première question au gouvernement, après des violences absolument inacceptables qui ont blessé 405 policiers et gendarmes hier (lundi), vous n'ayez pas un seul mot pour eux, pour ces pères et mères de famille".

Gérald Darmanin a ensuite attaqué plus frontalement le camp insoumis en lui opposant le "communiqué très clair" du Parti communiste français, "soutenant les forces de l'ordre" et "condamnant les black blocks". "Vous êtes les complices, manifestement, de ces violences quand ici, devant les représentants du peuple, vous ne condamnez pas les gens qui, à coups de cocktails Molotov, abattent notre démocratie".

Une passe d'armes qui succède à celle qui avait opposé, dans la matinée, le ministre de l'Intérieur et Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier s'était fendu d'un tweet pour répondre au ministre de l'Intérieur qui, sur RMC-BFMTV, avait dénoncé l'absence de condamnation du leader insoumis "contre l'attaque de ce policier blessé par un cocktail Molotov". "Le 'maintien de l'ordre' hier (lundi) a tourné une fois de plus à une absurde violence générale. #Darmanin en est 100% responsable. C'est pourquoi il veut reporter sa responsabilité sur les autres. Les policiers devraient se méfier d'un chef aussi lamentable", a écrit l'ancien député.