Macron : "La France réussira si elle parvient à réconcilier les France"

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Emmanuel Macron a tenu un discours à Orléans où il préside, dimanche 8 mai, les fêtes de Jeanne d’Arc. © GUILLAUME SOUVANT / AFP pool / AFP
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R.Da. , modifié à
Le ministre de l'Economie participait ce dimanche 8 mai aux fêtes commémoratives de Jeanne d'Arc, à Orléans.

"Jeanne d’Arc, comme notre hymne et notre drapeau, ce sont nos héritages, notre histoire commune, ce qui nous a fait et nous tient ensemble", a déclaré Emmanuel Macron à l’occasion d'un discours à Orléans où il présidait, ce dimanche 8 mai, les fêtes commémoratives de la libération de la ville par Jeanne d’Arc.

"Triptyque Jeanne d’Arc". Le ministre de l’Economie, célébrant celle qui "fend le système et brusque l’injustice que devait l’enfermer", a défini un "triptyque Jeanne d’Arc", autour de la justice, incarnée par l’égalité des chances, de l’énergie - à travers la capacité de réforme - et du rassemblement grâce à l’unité de la Nation par-delà le clivage gauche/droite.

Sur ce dernier point, Emmanuel Macron a déclaré, à l’adresse du maire LR d’Orléans, Olivier Carré : "Nous n’appartenons pas au même bord politique, parait-il ? Notre vision de la France nous oppose-t-elle pour autant ? Je ne crois pas. […] Nous savons qu’à certains moments de l’histoire, il faut savoir rassembler les énergies. […] Nous savons tous, ici, pourquoi nous aimons la France : parce que quand d’aucuns la croyaient prisonnière de la catastrophe, elle a su se redresser."

L'épopée de Jeanne d'Arc comme modèle. Emmanuel Macron a tenté de s’approprier une figure historique largement revendiquée par les souverainistes et l’extrême droite, déclarant : "Les grandes figures de l’histoire ne nous parlent pas, elles n’ont jamais cherché a envoyer un message, c’est nous qui les faisons parler." Dans une allocution très lyrique, émaillée de nombreuses citations d’intellectuels de gauche, comme Hugo et Peguy, Emmanuel Macron a dressé de nombreux parallèles entre un Royaume de France plongé dans la Guerre de Cent Ans, la France de l’occupation nazie - ce 8 mai commémorant également la victoire des alliés sur le IIIe Reich -, et une France contemporaine confrontée à la crise migratoire, la montée des extrémismes et la radicalisation.

"L’histoire, chaque jour, vient frapper à notre porte. Elle charrie son lot de drames : la guerre, les terroristes, et son lot de défis, le réchauffement climatique, la révolution numérique, la transition énergétique […]. La France et l’Europe sont bel et bien plongées dans l’histoire. Notre temps n’est pas celui de la quiétude et de l’insouciance", a averti le responsable politique. S’appuyant sur le parcours de la pucelle de Domrémy , qui a su réunir une France en guerre, divisée par les factions, le ministre a prédit : "La France réussira si elle parvient à réconcilier les France. […] Cette réconciliation trace un chemin qui nous est commun pour que la France continue d’embrasser son destin."

Une nouvelle génération. "Je souhaitais qu’une nouvelle génération de femmes et d’hommes politiques donnent leur avis sur ce qu’ils ressentaient de Jeanne. Jeanne, elle appartient à tous, elle n’est pas au Front national", avait déclaré un peu plus tôt Olivier Carré sur BFMTV. En ouverture de la cérémonie, l’édile a salué "une manifestation unique en France, où les pouvoirs religieux, civils et militaires ne font plus qu’un par la volonté du peuple." 

Toujours populaire. Emmanuel Macron continue de caracoler en tête des sondages pour 2017, quand bien même il réfute toute ambition présidentielle.  Il y a un mois, le protégé de François Hollande lançait son propre mouvement,  "En Marche !". Ce mercredi  8 mai, répondant à l’invitation d’Olivier Carré, il s’est attiré les critiques de plusieurs responsables socialistes, se démarquant encore un peu plus du reste du gouvernement et de la gauche.