Macron dessine une version plus "radicale" de la loi Travail

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avec AFP , modifié à
Après la "France qui subit", la "France qui choisit" ! Semaine après semaine, Emmanuel Macron esquisse les contours du pays auquel il entend "proposer des pistes de réflexion". 

Emmanuel Macron a dressé mardi au Mans le portrait de sa "France qui choisit" en utilisant une large palette de "pistes de réflexion", dont une déclinaison plus accentuée de l'actuelle loi travail qui instaurerait la primauté des "négociations d'entreprise sur tous les sujets fondamentaux".

"Réarmer les individus". Une semaine après avoir examiné à Strasbourg la "France qui subit", l'ancien ministre de l'Economie a présenté devant la presse ses solutions pour "réarmer les individus". Il développera ses thèmes dans la soirée face à un petit millier de personnes au Centre des expositions du Mans. En mai dernier, alors qu'il était encore ministre de François Hollande, M. Macron avait déjà appelé à "aller plus loin" dans la controversée loi travail, une idée qu'il a formulée de nouveau mardi dans les habits d'un candidat à la présidentielle pas encore déclaré.

"Un basculement plus radical". "Le changement de paradigme que je propose est un basculement beaucoup plus radical", a-t-il affirmé, en épinglant les "contraintes qui ne sont pas adaptées à l'entreprise, à la branche" d'activité, et les "normes qui enferment, cadenassent et bien souvent font une victime qui est le plus jeune, le moins qualifié".  "La loi doit définir le socle minimal", a développé Emmanuel Macron. "Et renvoyons à la négociation d'entreprise sur tous les sujets fondamentaux qui font les relations de travail. C'est un principe d'inversion de la hiérarchie des normes assumée", a-t-il souligné.

Des "droits individuels plus forts". "Si on fait cela, cela suppose de réarmer les individus dans ce dialogue", a-t-il poursuivi. "C'est-à-dire qu'on ne les laisse pas dans un face-à-face avec le chef d'entreprise mais on donne un vrai pouvoir de négociation aux syndicats." L'ancien ministre a également insisté sur les "droits individuels plus forts" dont devront disposer les salariés, notamment en termes de "formation professionnelle". Les accords de branche seront toujours possibles, a-t-il précisé, "dans certains secteurs, comme l'habillement, qui sont massivement occupés par des TPE/PME".

Interrogé sur sa méthode pour faire adopter un tel projet, M. Macron a dit vouloir s'appuyer sur "l'intelligence collective". "On a le droit d'expliquer aux gens que ce qu'ils croient être protecteur ne marche pas", a-t-il estimé. "C'est la vraie différence avec la loi travail qui n'a pas été expliquée dans un temps démocratique", a-t-il encore affirmé.