emmanuel macron 2:08
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Jacques Serais , modifié à
Lors d'un long entretien, diffusé sur TF1 mercredi soir, le président de la République est revenu sur ces cinq années passées à l'Élysée. Une soirée qui a rassemblé 3,8 millions de téléspectateurs en moyenne, selon les données de Médiamétrie, soit un score d'audience relativement faible pour une interview présidentielle.

L'interview d'Emmanuel Macron, diffusée mercredi sur TF1, n'a rassemblé que 3,8 millions de téléspectateurs. Si cela reste un score honorable, c'est en-dessous de la moyenne de cette case du mercredi soir. TF1 était tout de même leader face aux autres chaînes, mais on ne peut pas dire que les Français ont répondu massivement présents pour suivre cet entretien.

Un score d'audience en deçà des précédentes allocutions

Si l'on met ces chiffres en perspective et que l'on compare la semaine dernière, le débat entre Éric Zemmour et Bruno Le Maire, 2,8 millions de téléspectateurs s'étaient installés devant leur téléviseur, soit un peu moins d'un million de téléspectateurs par rapport à mercredi soir. Si l'on regarde un peu plus en arrière, en janvier 2012, à trois mois de la présidentielle, Nicolas Sarkozy, alors président, s'était lui aussi prêté à cet exercice. Une interview diffusée sur huit chaînes, mais sur la seule antenne de TF1, l'audience culminait à plus de 9,2 millions de téléspectateurs, soit deux fois et demie plus que les chiffres hier soir.

Sur le fond, pas de grandes annonces, mais une certitude : Emmanuel Macron donne vraiment le sentiment qu'il est un président en campagne présidentielle. S'il ne le dit pas, des allusions sont faites. Des sous-entendus suffisamment clair comme lorsqu'il donne cette réponse : "Si votre question est 'est-ce que vous projetez ? Est-ce que vous avez de l'ambition pour le pays, pour les Françaises et les Français au-delà du mois d'avril prochain ?' D'évidence, d'évidence", glisse le président de la République.

"D'évidence", un terme qui n'est pas employé par hasard par Emmanuel Macron, car c'est sa stratégie aujourd'hui, banaliser sa candidature, la rendre naturelle aux yeux des Français. En attendant, cela lui permet de jouer sur deux tableaux, celui de chef d'État et celui de candidat officieux à sa succession.

D'ailleurs, Emmanuel Macron ne se prive pas de lancer quelques piques à ses rivaux : Valérie Pécresse sur les fonctionnaires, Éric Zemmour sur l'immigration. Même s'il ne le dit pas, Emmanuel Macron est aujourd'hui bel et bien dans l'arène et lancé dans la bataille de 2022.