Les parlementaires LR contre une révision constitutionnelle a minima

Le siège des Républicains à Paris.
Le siège des Républicains à Paris. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Bruno Retailleau et Christian Jacob se sont dit opposés à une révision constitutionnelle contenant uniquement l'état d'urgence.

Les présidents des groupes Les Républicains au Sénat et à l'Assemblée, Bruno Retailleau et Christian Jacob, ont annoncé mardi leur opposition à une révision constitutionnelle limitée à la seule question de l'état d'urgence, alors que la réforme est enferrée sur la déchéance de la nationalité. "Une demi-réforme ne fait pas une réforme. On ne va pas emmener le Parlement (au Congrès) pour la constitutionnalisation de l'état d'urgence alors qu'on voit bien que l'état d'urgence fonctionne sans l'avoir constitutionnalisé", a déclaré Bruno Retailleau sur iTELE.

"Aucun intérêt". "Pour nous, les choses sont claires : s'il s'agit de faire un Congrès a minima sur l'article 1 (celui sur l'état d'urgence), ça ne présente aucun intérêt", a également estimé Christian Jacob, évoquant une position de son groupe prise "à l'unanimité". Le Sénat a en effet modifié l'article 2 de la révision constitutionnelle voulue par François Hollande après les attentats de novembre, en limitant la déchéance de nationalité aux seuls bi-nationaux, là où l'Assemblée l'avait élargie à tous les Français afin de ne pas créer de discrimination.

La perpétuité réelle. La révision constitutionnelle doit être adoptée dans les mêmes termes par les deux assemblées pour permettre la réunion du Congrès, où le texte doit être approuvé avec une majorité des 3/5e. Le texte de l'Assemblée avait été adopté avec une majorité de 3/5e, contrairement au texte du Sénat. Alors qu'un autre texte, le projet de réforme pénale arrive en séance au Sénat, pour Bruno Retailleau la question est plutôt : "est-ce qu'on enferme à vie, est-ce qu'on fait la perpétuité effective et réelle, par exemple pour ceux qui commettent des actes de terrorisme ? En France, ça n'est pas le cas aujourd'hui". "On compte inscrire dans ce texte cette perpétuité effective. Et il y a beaucoup d'autres délits que l'on veut en même temps graver dans ce texte", a-t-il poursuivi.