L'encadrement des loyers ne sera pas étendu "contre l'avis des communes"

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avec AFP , modifié à
Pour la ministre du Logement Emmanuelle Cosse, "une démarche autoritaire ne fonctionnerait pas" sur l'encadrement des loyers.

La ministre du Logement Emmanuelle Cosse a affirmé mardi que l'encadrement des loyers, en vigueur depuis près d'un an à Paris, ne serait pas étendu ailleurs "contre l'avis des agglomérations et des communes", car "une démarche autoritaire ne fonctionnerait pas".

Réguler le marché locatif. Créé par la loi Alur de mars 2014 et instauré dans la capitale le 1er août 2015, le dispositif "redonne du pouvoir d'achat aux Français : aujourd'hui à Paris, demain à Lille et dans l'ensemble de l'agglomération parisienne", a déclaré la ministre sur RTL. "C'est ça le but : c'est de remettre de la régulation dans un marché locatif qui depuis 2000 a vu les loyers plus que doubler. Est-ce qu'on peut imaginer que sur d'autres biens de consommation, on serait sur une telle augmentation des prix ?", s'est-elle interrogée.

Aux communes de décider. Quant aux "autres villes, aujourd'hui, ce sont elles qui décident ou non, de s'engager ou non dans cette démarche", a affirmé Emmanuelle Cosse, ajoutant : "Moi je le dis : on ne va pas faire les choses contre l'avis des agglomérations et des communes. Une démarche autoritaire ne fonctionnerait pas". "Lille s'y est engagée il y a plus d'un an et l'encadrement des loyers sera effectif en décembre prochain, Grenoble a fait part de sa volonté d'encadrement" a-t-elle dit. Certaines villes "ont observé (leurs loyers) pendant un an, et maintenant se disent 'est-ce qu'on se lance ou pas dans l'encadrement ?' Regardons quel est l'impact, y compris avec les professionnels", a rapporté la ministre.

Prévu pour 1.151 communes. Le ministère lance ce mardi le site Internet encadrementdesloyers.gouv.fr, afin d'informer les particuliers sur les niveaux de loyers et les recours à engager "si le propriétaire ne respecte pas la loi". L'encadrement prévoit qu'à la signature d'un nouveau bail ou lors d'un renouvellement, le loyer d'un logement n'excède pas de plus de 20% un loyer de référence fixé par arrêté préfectoral et ne lui soit pas inférieur de 30%. Un "complément" est autorisé pour certains biens présentant des caractéristiques particulières de localisation ou de confort (terrasse, vue rare, jardin). Prévu pour s'appliquer dans toutes les zones tendues, soit 1.151 communes de 28 agglomérations, le dispositif a été cantonné par le Premier ministre Manuel Valls à Paris et aux communes volontaires.