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Théo Maneval, édité par R.Da. , modifié à
La ministre des Affaires européennes, mise à mal par l'ouverture d'une enquête, doit faire face à une candidature dissidente issue des rangs d'En Marche! dans la 11e circonscription de Paris.
REPORTAGE

Elle exclut de démissionner de son poste de Ministre des Affaires européennes, après l'ouverture d'une enquête sur le travail de son assistante au Parlement européen. Mais pour garder son siège au gouvernement, il va falloir qu'elle gagne aux élections législatives. Marielle de Sarnez se présente dans la 11e circonscription de Paris, qui recouvre les 6e et 14e arrondissements. Une circonscription a priori favorable puisqu'Emmanuel Macron y est arrivé en tête à la présidentielle, mais où elle doit cependant faire face à une candidature dissidente du côté d'En Marche!.

Une candidature dissidente. C'est une campagne à quitte ou double pour Marielle De Sarnez. Et sur le terrain, parfois, l'incompréhension l'emporte. "Je suis déçu, j'ai voté pour Macron – une nouvelle tête, une nouvelle façon de faire de la politique -, et on nous sort toujours les caciques. Marielle de Sarnez, ça fait quarante ans qu'elle fait de la politique !", s'agace un électeur au micro d'Europe 1. Une candidate pas assez "renouveau" donc pour certains, et du côté d'En Marche!, Armelle Malvoisin a même décidé d'aller croiser le fer en se présentant comme candidate dissidente. "Beaucoup de gens ont écrit à En Marche! pour dire qu'ils n'étaient pas contents, que ça n'était pas ce qu'ils attendaient. Grande déception, colère… Mais qu'est-ce que l'on fait ? On se résigne ? On baisse les bras ? J'ai décidé d'y aller !"

Les compétences avant l'âge. En face, Francis Szpiner, avocat, et candidat LR n'hésite pas non plus à fustiger la candidature de Marielle de Sarnez : "Une partie des gens d'En Marche! rejette sa candidature et on les comprend. On leur promet le renouveau et on leur envoie quelqu'un qui vit de l'argent public à travers des mandats depuis des années et des années", tacle-t-il. Pourtant, la suppléante de la ministre, Maude Gatel récuse l'accusation d'appartenance à l'ancien système. "Marielle de Sarnez n'a jamais été députée. En l'occurrence, la figure du renouveau passe aussi par les compétences, ça n'est pas qu'une question d'âge".

Vers une triangulaire ? Dans cette circonscription, Emmanuel Macron est arrivé largement en tête au premier tour de la présidentielle (38%). Mais ce possible morcellement de son électorat pourrait également profiter au député sortant, le socialiste Pascal Cherki, qui insiste beaucoup sur son ancrage local. "Je suis un enfant du 14e, j'ai grandi les tente-cinq premières années de ma vie à Montparnasse. Je suis allé dans les écoles publiques du quartier, je rencontre des gens qui m'ont vu grandir", assure-t-il. L'ancien frondeur espère ainsi se maintenir dans une triangulaire pour tenter de conserver son siège.

Les candidats  dans la 11ème circonscription de Paris :

Marc Agenis-Nevers (div.), Elisabeth Baston (FN), Anne Billoët (div.), Marielle Blanc-Pernin (écol.), Pascal Cherki (PS), Luce Condamine (Parti animaliste), Jean-Pierre Coulomb (LFI), Miron Cusa(écol.), Bruno De Fromont (div. d.), Anissa Ghaidi (PCF), François De Grailly (DLF), Christian Laurut (écol.), Florentin Letissier (EELV), Armelle Malvoisin (div.), Cyrille Niol (div. d.), Hippolyte Peters-Desteract (div.), Marielle De Sarnez (MoDem), Francis Szpiner (LR), Jean-Roch Sergent (UDI), Laurent Vinciguerra (LO)

EN DIRECT : le 1er tour des élections législatives 2017, le 11 juin sur europe1.fr