agnès pannier runacher 5:03
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Ophélie Artaud , modifié à
Jeudi, la Commission de régulation d'électricité a estimé qu'elle pourrait proposer une nouvelle hausse de 10 à 20% des tarifs réglementés le 1er février prochain. Une possibilité que Bruno Le Maire a immédiatement rejetée. Invitée de "la Grande interview", la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher l'a confirmé : "le prix de l'électricité n'augmentera pas de plus de 10% sur l'ensemble de l'année 2024".

La facture d'électricité des Français va-t-elle encore augmenter l'an prochain ? Après une première hausse des prix de 15% en février dernier, et une seconde, de 10%, en août, la Commission de régulation d'électricité (CRE) a estimé qu'elle pourrait proposer une nouvelle hausse de 10 à 20% des tarifs réglementés le 1ᵉʳ février prochain. Ce qu'a immédiatement exclu le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. Invitée de la Grande interview d'Europe 1 - CNews ce vendredi, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher est revenue sur cette possible nouvelle augmentation. Et elle l'assure : "le prix de l'électricité n'augmentera pas de plus de 10% sur l'ensemble de l'année 2024".

"Il y a une différence entre le calcul technique que fait la CRE sur quel serait le prix théorique que devrait payer les Français en matière d'électricité, et le prix que payent les Français. Depuis deux ans, nous avons mis en place un bouclier électricité qui permet aux Français de payer le prix de l'électricité parmi les plus bas d'Europe. Aujourd'hui, en 2023, nous prenons en charge 37% de la facture d'électricité des Français", affirme Agnès Pannier-Runacher. Si le bouclier tarifaire devrait être retiré "progressivement" à partir de 2024, le chèque énergie se poursuivra l'année prochaine "pour les ménages les plus vulnérables", précise la ministre de la Transition énergétique.

"Les Français payent aujourd'hui un prix d'électricité parmi les plus bas d'Europe"

Pour Agnès Pannier-Runacher, il ne faut pas non plus s'affranchir du système européen de fixation des prix de l'électricité. "Les Français payent aujourd'hui un prix d'électricité parmi les plus bas d'Europe et il y a une espèce de fake news qui circule selon laquelle tel ou tel pays serait sorti du marché de l'électricité, c'est faux. L'Espagne et le Portugal ne sont pas sortis du marché de l'électricité, ils ont mis en place des subventions comme nous l'avons fait avec le bouclier énergétique pour baisser le prix de l'électricité pour les Portugais et les Espagnols", explique-t-elle.

La ministre de la Transition énergétique explique que la hausse des prix de l'électricité cette année par le fait que "nous avons consommé plus d'électricité qu'EDF en a produit, nous avons dû acheter l'électricité en dehors de France et ça coûte plus cher. Nous ne sommes pas maîtres du prix de ce que nous achetons hors de France et c'est tout l'enjeu aujourd'hui de produire plus d'électricité en France", notamment "nucléaire", insiste Agnès Pannier-Runacher. Avec un objectif : produire de "l'électricité sur la base du renouvelable parce que c'est ça qui va nous permettre avant 2030 d'augmenter notre production d'électricité", conclut-elle au micro de la Grande interview.