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Robert Badinter est décédé dans la nuit du 8 au 9 février à l’âge de 95 ans. Véritable monument de la politique française, le juriste de formation est notamment connu pour être à l’origine de l'abolition de la peine de mort, le 9 octobre 1981, lors de son mandat de ministre de la Justice.

"Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue." Plus de 40 ans après la prononciation de cette phrase, ces mots résonnent de nouveau aujourd’hui dans les rangs de l’Assemblée nationale. Dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9 février 2024, Robert Badinter, est mort à l’âge de 95 ans. Un homme de conviction, fils de déporté, il aura notamment marqué l’Histoire de la France en réussissant à convaincre les députés de faire abolir la peine de mort.

Une jeunesse marquée par la guerre

Robert Badinter est né le 30 mars de 1928 à Paris dans une famille juive. Son père, arrêté en 1943 par la Gestapo, meurt dans le camp de concentration de Sobibor, en Pologne. Avec son frère et sa mère, ils déménagent à Lyon. Mais le frère de Robert Badinter est finalement lui aussi arrêté le 9 février 1943, lors d'une rafle dans la capitale des Gaules, et est déporté.

Alors, toujours avec sa mère, le jeune Badinter s’installera dans la banlieue d’Annecy et vivra sous une fausse identité jusqu’à la libération de Paris, en août 1944.

Un farouche militant contre la peine de mort

Après la guerre, il obtient en 1948 sa licence de droit et s’envole aux États-Unis pour étudier dans l’université de Columbia. Revenu en France quelques années plus tard, il enchaîne alors différents postes dans l’enseignement supérieur, dans les universités de Dijon, Besançon ou encore Amiens jusqu’au milieu des années 70. Parallèlement, il crée en 1965 le cabinet d’avocats Badinter, Bredin et partenaires. 

Mais c’est sous le gouvernement de Pierre Mauroy que Robert Badinter rencontre son destin, en devenant ministre de la Justice. Après plusieurs mois de débat au Parlement, il obtient l’abolition de la peine de mort le 9 octobre 1981. Il deviendra quelques années plus tard président du Conseil constitutionnel en mars 1986. Plus discret ces dernières années dans le monde politique et médiatique, Robert Badinter clos aujourd’hui un moment fort de l’Histoire de France, marqué d’humanisme et d’espoir.