"La République doit dire non aux certificats de virginité", martèle Marlène Schiappa

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Séverine Mermilliod , modifié à

Invitée d'Europe 1 vendredi, la ministre chargée de la Citoyenneté Marlène Schiappa a insisté sur la nécessité de dire "non et stop aux certificats de virginité". Une pratique dénoncée par la communauté médicale internationale que l'exécutif a l'intention de pénaliser, malgré les réticences de certains médecins.

Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, chargée de la Citoyenneté, a réaffirmé vendredi sur Europe 1 son soutien à la volonté du gouvernement de pénaliser la pratique controversée du certificat de virginité, dans le viseur du plan d'action contre les séparatismes que devrait présenter vendredi Emmanuel Macron. "De la même manière qu'on a dit 'non' et 'stop' à l’excision, la République doit dire 'non' et 'stop' aux certificats de virginité", a insisté la ministre, malgré les réticences de certains médecins qui pensent que cette pénalisation pourrait mettre en danger des jeunes femmes.

"On ne certifie pas la virginité d’une citoyenne dans la France de 2020"

"Je n'ignore pas les cas concrets. Mais que se passe-t-il pour la jeune fille qui rentre chez elle avec son certificat ? Imagine-t-on vraiment qu’elle va se marier, vivre heureuse, avoir beaucoup d'enfants et être respectée dans sa dignité ?", a demandé Marlène Schiappa, déclarant souhaiter plutôt une prise en charge sociale de ce problème. "On ne certifie pas la virginité d’une citoyenne dans la France de 2020", a insisté la ministre, qui dit "souhaiter" l'interdiction de cette pratique.

Certains gynécologues inquiets

Le collège national des gynécologues français mais aussi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) prônent l'interdiction de ces certificats, mais certains des médecins de terrain y voient à l'opposé une manière de "protéger" les jeunes filles. Des médecins de Seine-Saint-Denis notamment s'opposent à l'interdiction, comme Ghada Hatem Gantzer, gynécologue et responsable de la maison des femmes à Saint-Denis, qui intervenait sur notre antenne vendredi matin et pointait du doigt les risques de cette pénalisation pour les jeunes femmes concernées.

"Des gynécologues disent qu'elles font le certificat de virginité pour que la jeune fille rentre chez elle et soit protégée, car elles disent 'je ne sais pas ce qui se passe si la jeune fille rentre sans son certificat'. Je comprends leur point de vue de gynécologue. Moi, je suis ministre. La responsabilité qui est la mienne est de dire ce que la République admet ou n’admet pas", a soutenu la Marlène Schiappa, anciennement secrétaire d'Etat à l'égalité entre les hommes et les femmes.