LA PHOTO – Macron "n'a pas oublié sa garde rapprochée"

À Aubervilliers mardi, lors de la présentation des 90 candidats de La République en marche! en Île-de-France.
À Aubervilliers mardi, lors de la présentation des 90 candidats de La République en marche! en Île-de-France. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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T.M. , modifié à
Photographe à l’AFP, Geoffroy Van der Hasselt a assisté mardi à la présentation des 90 candidats La République en marche! en Île-de-France, en présence de plusieurs ministres.

Chaque semaine, Europe1.fr vous propose un regard décalé sur l'actualité politique de la semaine, dans l'objectif d'un photographe de l'AFP.

Il promettait du changement, cela n'a pas tardé. Dans les visages, au moins : 297 des 521 candidats du parti d'Emmanuel Macron pour les législatives n'ont en effet jamais exercé de mandat électoral. La parité, elle, est aussi respectée : 261 hommes et 260 femmes. Une image que met volontiers en avant la République en marche!, comme a pu le constater Geoffroy Van der Hasselt, photographe à l'AFP, lors de la présentation des 90 aspirants à la députation en Île-de-France, mardi.

  • Choisir le lieu

"Cette photo a été prise lors d'une réunion publique des 90 candidats franciliens à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. Étaient présents au premier rang, entre autres : Laetitia Avia, candidate sur la 8ème circonscription de Paris, le Secrétaire d'État au numérique Mounir Mahjoubi, candidat dans la 16ème circonscription de Paris, le ministre de la Cohésion Territoriale Richard Ferrand et le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation Jacques Mezard.

Étant belge, je suis arrivé en France il y a 2 ans et demi. C'est donc la première année que je suis une campagne électorale ici."

  • Décrire une ambiance

"L'ambiance n'était pas celle des grands meetings de campagne de Macron que j'ai couvert, mais il y avait quand même une certaine énergie dans la salle. Le haut de la salle n'était pas censé être rempli : il y avait des draps noirs recouvrant les dix dernières rangées de sièges, comme cela se fait souvent lors des meetings, tous partis confondus. Mais je pense que les organisateurs s'attentaient à un peu plus de monde, car la vingtaine de rangées précédant ces dix dernières était très clairsemée. On aperçoit ainsi des panneaux colorés marqués de slogans, prévus pour être portés à bout de bras par les militants, mais qui n'ont pas trouvé preneurs.

Les candidats n'ont pas été présentés un à un, seuls deux ou trois sont montés sur scène au début pour parler de leur projet. Je ne pense d'ailleurs pas que les 90 candidats étaient présents, ils devaient être 30 maximum d'après moi. Mais les quelques orateurs qui se sont exprimés au pupitre s'en sont parfaitement sortis, sans aucun cafouillage.

Au premier rang, celui qui applaudissait le plus était le secrétaire d'État au Numérique Mounir Mahjoubi. Il y avait également Grichka Bogdanov, mais il n'était pas au premier rang. Richard Ferrand, lui, devait monter sur scène quelques minutes plus tard et était attendu comme la 'star' de la soirée. Je pense qu'il était donc en train de peaufiner son discours, peut-être de rayer ce que les candidats qui l'ont précédé avaient déjà évoqué, etc. Il a quand même échangé de temps à temps avec sa voisine Catherine Barbaroux, la présidente par intérim de LREM…

Quant à la chaise vide sur la gauche, c'est parce que Alexandre Aïdara, candidat sur la 6ème circonscription de Seine-Saint-Denis, était en train de parler sur scène au moment de la photo. C'est donc lui qui est applaudi."

  • Réfléchir au cadrage

"Pour des raisons de logistique, les photographes n'étaient autorisés à prendre des photos du premier rang que deux par deux. Il fallait s'accroupir pour ne pas gêner la vue du podium à l'audience et ne pas rester trop longtemps à cet endroit pour laisser la place aux collègues. 

Des étiquettes avec les noms de chacun étaient placées sur les fauteuils du premier rang, comme très souvent dans les meetings. Je n'avais pas remarqué les personnes plus âgées "éparpillées" au milieu de celles plus jeunes mais j'avais déjà noté l'alternance homme/femme, avec la nécessité de placer les membres du gouvernement tous au centre de la rangée. Je n'avais pas remarqué non plus le ticket de métro par terre, je n'ai passé que deux ou trois minutes à cet endroit."

  • Donner du sens à une image

"Compte tenu des conditions de travail plutôt difficiles ce soir-là, je suis satisfait d'avoir réussi à produire des images qui reflètent assez fidèlement l'ambiance qui régnait à ce moment-là : Mounir Mahjoubi​ est le seul dont les mains sont légèrement floues, ce qui veut dire qu'il applaudissait avec plus de fougue que les autres, Richard Ferrand est le seul qui n'applaudit pas puisqu'il peaufine son discours et l'on devine en arrière-plan que la salle n'est pas comble. Cette image concrétise le fait que le président n'a pas oublié les principaux éléments de sa garde rapprochée qui ont travaillé pour lui cette dernière année."