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Invitée de la matinale d'Europe 1, jeudi, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a justifié la convocation récente par la DGSI de plusieurs journalistes par le besoin de "protéger un certain nombre de données nécessaires à des activités de défense".
INTERVIEW

Une journaliste de Quotidien a révélé mercredi soir avoir été convoquée en février par les policiers de la Sécurité intérieure pour une enquête sur les ventes d'armes françaises à l'Arabie saoudite, alors qu'un collaborateur du site Disclose a aussi été convoqué sur ce même dossier, qui concerne la guerre au Yémen. Mercredi midi, Le Monde indiquait que l'une de ses grands reporters, Ariane Chemin, était convoquée dans le cadre de l'affaire Benalla, ce qui a suscité de nombreuses réactions d'indignation.

"Normal" de s'interroger sur les fuites

Jeudi, sur l'antenne d'Europe 1, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye est revenue sur ces convocations. Pour elle, "les journalistes sont des justiciables comme les autres". "Il est normal qu'un État protège un certain nombre de données nécessaires à des activités de défense extérieure et militaires", poursuit-elle. 

Entendu sur europe1 :
Il est normal, qu'en tant que justiciable, Madame Chemin soit entendue dans cette affaire

"Il s'agit là d'un article qui a été publié par Madame Chemin, et qui a conduit à une plainte d'une personne, manifestement un agent des services extérieurs", détaille Sibeth Ndiaye. "Cette plainte a été instruite par le parquet et elle donne lieu à des auditions. Il est normal, qu'en tant que justiciable, Madame Chemin soit entendue dans cette affaire."

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"Pour le Yémen, il y a eu une note classée secret défense qui s'est retrouvée dans la nature, ce n'est pas normal", dénonce-t-elle encore. "Il est normal que ce gouvernement, que l'État français s'interroge sur le fait qu'il puisse y avoir des fuites en son sein."

"Des secrets qu'on doit aussi protéger"

Après la révélation de ces convocations, le gouvernement a été accusé de porter atteinte à la liberté de la presse. Sibeth Ndiaye estime quant à elle qu'il faut s'attaquer aux causes de ces fuites pour éviter une éventuelle manipulation étrangère : "Aujourd'hui, c'est envers des journalistes, mais demain, est-ce que ce n'est pas envers une puissance étrangère ? Il faut qu'on soit capable d'aller chercher les causes. Ça ne remet pas en cause notre attention portée au secret des sources, c'est un droit important pour les journalistes, fondateur de leur activité, mais pour autant, l'Etat, c'est l'État. Et il y a des secrets qu'on doit aussi protéger."