Jean-Pierre Chevènement : "Il faudra beaucoup de temps pour reconstruire le PS"

Jean-Pierre Chevènement était l'invité du "Club de la presse" mardi soir.
Jean-Pierre Chevènement était l'invité du "Club de la presse" mardi soir. © EUROPE 1
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T.M. , modifié à
Invité du "Club de la presse", l'ancien ministre socialiste a estimé que la débâcle du PS aux élections législatives était "une défaite intellectuelle et morale".
INTERVIEW

En 1969, il faisait partie des fondateurs du Parti socialiste. Près de cinquante ans plus tard, Jean-Pierre Chevènement ne peut que constater le naufrage de la gauche après le premier tour des élections législatives, dimanche. Un naufrage "prévisible" selon l'ancien ministre de l’Éducation nationale, de l’Intérieur et de la Défense et actuel président de la Fondation Res Publica.

Le PS a "tourné le dos à ses engagements fondateurs". "Il faudra beaucoup de temps pour reconstruire le PS, contrairement à ce que croient des esprits un peu rapides, parce que cette défaite est une défaite intellectuelle et morale", avance Jean-Pierre Chevènement. Le parti "avait tourné le dos à ses engagements fondateurs, c'est-à-dire la transformation de la justice française, la justice sociale, et s'était tourné vers le néolibéralisme au prétexte de l'Europe. Mais ce sont des choix très anciens et il serait injuste d'en faire porter l'exclusive responsabilité à François Hollande", souligne-t-il d'abord au micro d'Europe 1.

Le fait est que ceux qui ont de près ou de loin été associés au gouvernement du dernier président de la République ont été étrillés dans les urnes, dimanche : Jean-Christophe Cambadélis éliminéBenoît Hamon éliminé, Matthias Fekl éliminé, Juliette Méadel éliminée, Najat Vallaud Belkacem largement devancée… Avant même le second tour, les socialistes sont assurés d'obtenir leur nombre le plus faible de députés dans l'histoire de la Vème République.

Entendu sur europe1 :
C'est un parti qui se retrouve sans cause aujourd'hui

"Ça ne se fera pas rapidement". "C'est un parti qui a préféré le pouvoir pour le pouvoir et qui se retrouve sans cause aujourd'hui. Il faut donc faire une analyse du monde dans lequel nous vivons, qui n'est plus le même qu'il y a 40 ans, concevoir un projet philosophique, civique et géopolitique, qui permette de relever la maison, mais ça ne se fera pas rapidement", assure-t-il, saluant également "l'audace" d'Emmanuel Macron au milieu de tout cela.

"La droite n'est pas tellement en meilleur état". "Il a certainement vu qu'il pouvait réaliser ce que j'ai échoué à faire en 2002, c'est-à-dire à ouvrir un chemin nouveau entre deux partis traditionnels usés du fait même de leurs choix. Car la droite n'est pas tellement en meilleur état…", conclut l'ancien ministre.