Jean-Paul Delevoye, haut-commissaire aux retraites : "Dans la loi que je propose, les pensions ne baisseront pas"

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Ugo Pascolo , modifié à
Le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye a défendu sur Europe 1 son projet de réforme, affirmant notamment que, dans le système universel à points qu'il préconise, "les pensions ne baisseront pas".  
INTERVIEW

Une semaine après son recadrage par le Premier ministre et le président de la République, irrités par sa sortie contre la "clause du grand-père", option consistant à appliquer la réforme des retraites aux seuls nouveaux entrants, le haut-commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye joue l'unité sur le sujet. Invité du Grand journal du soir avec Nathalie Levy, vendredi, l'architecte de la réforme a cherché à préciser sa nature et ses objectifs, à commencer par ce qui semble inquiéter le plus les citoyens : le montant des pensions. "Dans la loi que je propose, les pensions ne baisseront pas", assure-t-il.

Est-il possible que, dans ce "projet de société" qu'il propose, les pensions restent stables malgré l'augmentation mécanique du nombre de retraités ? Le haut-commissaire répond que oui : "Depuis dix ans, le nombre de retraités a augmenté de deux millions, et les pensions moyennes de 20% pour toujours 14% du PIB. La croissance française permet d'absorber à la fois une augmentation du nombre de retraités, et une augmentation des pensions. (…) On corrige une injustice datant de la loi de 1993 qui fait que vos droits acquis à 25 ans évoluent sur l'inflation jusqu'à 65 ans", poursuit Jean-Paul Delevoye. "Nous allons l'indexer sur les salaires, c'est-à-dire que l'on maintiendra la valeur de vos droits."

"Un chemin de convergence" dans 5 à 20 ans ?

Quant à l'universalité de la réforme, Jean-Paul Delevoye affirme que notre "pays a besoin d'équité", et que, dans toutes les rencontres qu'il effectue avec les Français, "le soutien à l'universalité est puissant". "On oublie la puissance du projet qui est bâti sur un principe très clair : à métier équivalent, retraite équivalente", ajoute-t-il, faisant ainsi écho à la phrase d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle de 2017. Le chef de l'État avait indiqué qu'un euro cotisé donnerait le même droit pour tous.

Mais la mise en oeuvre dans le temps de cette universalité reste une question délicate. Ainsi, pour certaines professions, "il peut y avoir un pas trop important à franchir", avoue-t-il. "Donc, si les points de départ représentent la diversité avec 42 régimes, il y aura 42 solutions pour aller vers un chemin de convergence en 5, 10, 15, 20 ans."