Jean-Marie Le Pen "somme" sa fille de lui "rouvrir les portes du FN"

Jean-Marie Le Pen
Jean-Marie Le Pen © AFP
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Camille Girerd avec HDN , modifié à
Jean-Marie Le Pen menace d'attaquer sa fille Marine Le Pen en justice, si elle ne lui "rouvrait pas les portes du parti" pour l'année présidentielle qui arrive.
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Jean-Marie Le Pen a la rancune tenace. Selon les informations d'Europe 1, sa fille Marine Le Pen doit recevoir une lettre de son père dans laquelle il la menace de poursuites judiciaires. Objectif pour le fondateur du FN, obtenir sa réhabilitation et sa réintégration dans le parti.

"Président d'honneur jusqu'à preuve du contraire". Dans sa lettre, Jean-Marie Le Pen s'adresse à "Madame la présidente". Il estime s'être "plutôt bien conduit pendant un an, dans un esprit de conciliation". Mais aujourd'hui, "il somme expressément Marine Le Pen de lui rouvrir les portes du parti". En effet, Jean-Marie Le Pen estime qu'il est toujours président d'honneur du FN tant que la justice n'a pas statué dans le sens inverse. Si la présidente refuse, alors il se présentera au siège du parti à la première occasion. Et si sa fille n'accédait pas à ses exigences, son entourage annonce que "le menhir" pourrait aller jusqu'à demander le placement du parti sous contrôle d'un administrateur judiciaire.

Ce n'est pas tout. Pour bien montrer qu'il n'est pas un retraité de la politique, il veut avoir "son mot à dire" sur les investitures accordées par le FN pour les législatives de 2017.

Feuilleton politico-familial. Cela constituerait un nouveau bras de fer devant les tribunaux alors que le Front National est empêtré dans un feuilleton politico-familial depuis un an. Après des propos polémiques de Jean-Marie Le Pen, sa fille avait déclenché une processus de destitution contre son père du poste de président d'honneur du parti et l'avait suspendu de son statut d'adhérent.

Perturber la compagne présidentielle de sa fille. Un procès va se tenir en octobre pour trancher de la légalité de l'exclusion de Jean-Marie Le Pen par les instances du parti. Le fondateur du Front National aurait pu s'en tenir là mais il est bien décidé à perturber l'année de campagne présidentielle de sa fille. "Cela lui donne un coup de jeune", confie l'un de ses proches. "C'est un marin qui aime la tempête".