Jérôme Guedj 1:28
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avec AFP , modifié à
Suite à la réaction jugée "relativiste" de Jean-Luc Mélenchon et d'autres membres de LFI, certains députés socialistes à l'image de Jérôme Guedj repensent leur alliance avec la Nupes. Jérôme Guedj dénonce notamment le "renvoi dos à dos" et l'"absence de ce minimum de compassion qui fait notre humanité commune", de la part de la France Insoumise.

Le député PS Jérôme Guedj a estimé dimanche que "la question" de rester dans l'alliance de gauche Nupes "se pose" après les déclarations de LFI et de son leader, Jean-Luc Mélenchon, au lendemain de l'attaque du Hamas contre Israël. Jérôme Guedj était jusqu'alors l'un des plus fervents défenseurs de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), née au lendemain de la présidentielle de 2022.

"Ça me dégoûte de voir et de constater que certains - le communiqué du groupe LFI, les tweets de (Louis) Boyard, de Jean-Luc Mélenchon et peut-être de quelques autres - ont immédiatement été dans une forme de relativisme, de renvoi dos à dos, d'absence de ce minimum de compassion qui fait notre humanité commune", a développé le socialiste sur la Radio de la communauté juive (RCJ). "Ça me fout les boules, j'ai pas d'autres mots, de constater que parfois elle (l'humanité commune) s'évacue et disparaît singulièrement dès qu'il est question d'Israël", a-t-il ajouté.

Des centaines de morts et des dizaines de détenus

La France insoumise est accusée depuis samedi de trouver des justifications à l'attaque du Hamas contre Israël, en dénonçant d'une même voix le mouvement islamiste et la colonisation israélienne. L'État hébreu, qui déplore des centaines de morts et des dizaines de personnes détenues, a commencé à riposter à l'opération du Hamas en bombardant Gaza où il y a plus de 300 morts, selon les autorités locales. "L'offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas intervient dans un contexte d'intensification de la politique d'occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem Est", a ainsi affirmé dans un communiqué le groupe parlementaire du parti de la gauche radicale.

Le leader du parti, Jean-Luc Mélenchon, avait pour sa part expliqué que "toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu'une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu'elle-même". "Horrifiés, nos pensées et notre compassion vont à toutes les populations désemparées victimes de tout cela. Le cessez-le-feu doit s'imposer", a-t-il ajouté sur la plateforme X. Le député LFI Louis Boyard avait appuyé : "Trop longtemps que la France ferme les yeux sur la colonisation et les exactions en Palestine. Trop longtemps que la France renvoie dos à dos la violence de l'État israélien et celle de groupes armés palestiniens".

L'antisionisme pour masquer l'antisémitisme ?

Dimanche, Jean-Luc Mélenchon s'en est pris à la Première ministre, Elisabeth Borne, laquelle a estimé que "l'antisionisme" de LFI est "parfois une façon aussi de masquer une forme d'antisémitisme". "L'approbation du massacre en cours déshonore Elisabeth Borne. La France ne parle pas comme ça !", a protesté le triple candidat malheureux à la présidentielle dans une référence apparente aux opérations de représailles israéliennes, avant d'accuser la Première ministre de "ralliement" à "un point de vue étranger".