Application de livraison de repas 1:26
  • Copié
Barthélémy Philippe, édité par Alexandre Dalifard , modifié à
Pour son projet de loi immigration, le ministre de l'Intérieur souhaite créer un titre de séjour spécifique pour les travailleurs irréguliers exerçant dans un métier sous-tension. Pour certains spécialistes, sans ces travailleurs clandestins, certains secteurs d'activité, comme les plateformes de livraison de repas, n'auraient pas survécu.

Créer un titre de séjour spécifique à destination des travailleurs irréguliers exerçant dans un secteur manquant de main-d'œuvre, c'est l'un des volets du projet de loi immigration défendu par Gérald Darmanin. Le ministre de l'Intérieur veut permettre aux travailleurs étrangers en situation irrégulière de demander eux-mêmes leurs papiers d'identité alors que, jusqu'ici, c'est l'employeur qui doit réaliser ces démarches. En France, il y aurait 700.000 clandestins selon Gérald Darmanin. Cependant, les ministères de l'Intérieur et du Travail n'ont aucun chiffre concernant ceux qui travaillent.

Plus d'un million d'immigrés réguliers ou clandestins travaillent en Ile de France

Les métiers sous tension, en quête de main-d'œuvre peu qualifiée semblent être ceux qui recrutent le plus de clandestins comme le confirme l'ancien préfet Patrick Stefanini, spécialiste de l'immigration. "Cela concerne tout le secteur du nettoyage, l'aide à domicile, le bâtiment et l'hôtellerie restauration." Mais le métier qui est très régulièrement pointé du doigt lorsque l'on parle de travail clandestin est la livraison de repas. 

Selon Jérôme Pimot, fondateur du Collectif des livreurs Autonomes de Paris, les plateformes sont incapables de se passer des clandestins. "On est autour de 100.000 personnes, et sur celles-ci, plus de la moitié des livreurs sont sans papiers. Sans les travailleurs clandestins, les plateformes n'auraient pas survécu", affirme-t-il. D'après une récente étude de l'Insee, plus d'un million d'immigrés réguliers ou clandestins travaillent en Ile de France. 61 % des employés de maison ainsi que la moitié des cuisiniers et des agents de sécurité sont étrangers.