"Lâcheté" des juges : François Hollande "regrette profondément ce qui a été ressenti comme une blessure par les magistrats"

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François Hollande regrette ses paroles envers les magistrats © ALAIN JOCARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Après le tollé provoqué par ses paroles sur les magistrats, François Hollande annonce dans un courrier qu'il les regrette. 

François Hollande "regrette profondément" ses déclarations , "sans réalité avec [sa] pensée", sur la magistrature cités dans un livre paru cette semaine, ressenties "comme une blessure par les magistrats", dans une lettre adressée au Conseil supérieur de la magistrature et aux principaux magistrats de France.

"Je tiens à vous assurer de la confiance que je porte dans la magistrature". "Je regrette profondément ce qui a été ressenti comme une blessure par les magistrats dont je mesure, chaque jour, le courage et le dévouement dans la mission difficile qui est la leur. Je tiens à vous assurer de la confiance que je porte dans la magistrature et dans celles et ceux qui la font vivre et qui méritent le plus grand respect", écrit le président de la République dans une lettre également adressée à l'Union syndicale des magistrats (USM). 

Dans le livre "Un président ne devrait pas dire ça" (Stock), François Hollande avait notamment évoqué la "lâcheté" de la magistrature. "Cette institution, qui est une institution de lâcheté... Parce que c'est quand même ça, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux... On n'aime pas le politique. La justice n'aime pas le politique...", déclare-t-il, sans démentir vendredi ces propos.

Les magistrats prennent acte d'un "début d'explication".  Les représentants des présidents de tribunaux et procureurs de France ont salué vendredi la lettre de "regrets" de François Hollande comme "un début d'explication", mais ont prévenu qu'il faudrait du temps "pour que les choses se cicatrisent". "On considère que c'est une première démarche pour nous dire qu'il est conscient à la fois de la blessure qu'il a pu créer mais surtout, qu'il considère que notre action est digne du plus grand respect", a déclaré devant la presse le procureur de Nancy Thomas Pison, au nom des quatre conférences nationales représentant procureurs et présidents des tribunaux et cours d'appel.