Hollande accorde une "remise gracieuse" à Jacqueline Sauvage

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J.D avec AFP , modifié à
De nombreuses voix demandaient une grâce présidentielle pour cette femme condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent. 

L'Elysée a annoncé dans un communiqué dimanche, que François Hollande a décidé d'accorder une "remise gracieuse" de peine à Jacqueline Sauvage. Cette réduction de peine , de deux ans et quatre mois, permet à la femme de 66 ans de présenter une demande de libération conditionnelle. Une nouvelle inattendue pour les proches de cette femme condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent. 

Ecoutez la réaction de Fabienne Sauvage, une des trois filles de la sexagénaire, à l'annonce de cette décision :


Fabienne, fille de Jacqueline Sauvage : "J'ai...par Europe1fr

Une réponse à une "situation humaine exceptionnelle". "Le président de la République a voulu, face à une situation humaine exceptionnelle, rendre possible, dans les meilleurs délais, le retour de Mme Sauvage auprès de sa famille", a déclaré la présidence, précisant que la remise de peine "de 2 ans et 4 mois" portait aussi sur "l'ensemble de la période de sûreté qu'il lui reste à accomplir". Le communiqué indique également que cette remise permet à Jacqueline Sauvage "de présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle".

Depuis plusieurs jours de nombreuses voix demandaient une grâce présidentielle pour Jacqueline Sauvage. François Hollande avait notamment rencontré sa famille vendredi.

10 ans de réclusion criminelle. Le 3 décembre, Jacqueline Sauvage avait été condamnée en appel par la cour d'assises de Blois à dix ans de réclusion criminelle. La peine qui sera infligée à la femme de 66 ans, "ne doit pas être un permis de tuer", avait lancé l'avocat général Frédéric Chevallier en demandant aux jurés de confirmer la peine prononcée en première instance. La sexagénaire avait été condamnée une première fois en octobre 2014, pour avoir abattu son mari de trois coups de fusil de chasse dans le dos, le 10 septembre 2012. Un verdict qui avait alors déjà suscité l'incompréhension, car l'homme, qui l'a battue pendant 47 ans, maltraitait aussi leurs enfants et violait ses filles. Leur fils, qui subissait ces violences, s'est suicidé la veille du jour où Jacqueline Sauvage a tiré sur son mari.