Hervé Morin souhaite une nouvelle coalition entre la droite et le centre. 8:26
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Antoine Terrel , modifié à
Invité d'Europe 1, le président de Les Centristes a rappelé ses désaccords avec la politique d'Emmanuel Macron, alors que de nombreux élus de la droite et du centre prônent un rapprochement avec le chef de l'Etat. 
INTERVIEW

Quelle place pour les centristes vis-à-vis de la majorité ? Alors que plusieurs élus LR, dont Valérie Pécresse, ont quitté le parti après la déroute des européennes, une quarantaine de maires de la droite et du centre appellent dans Le Parisienà soutenir Emmanuel Macron. Invité vendredi d'Europe 1, le président de Les Centristes Hervé Morin, dont le parti est allié à LR, écarte pour l'heure tout rapprochement avec le président de la République. "Nous sommes en attente de solutions" sur une série de sujets, rappelle-t-il, listant plusieurs points de désaccord avec la politique du gouvernement.

Faisant état de plusieurs conversations avec le chef de l'État, Hervé Morin assure lui avoir confié son "envie que la France réussisse". "Je ne peux pas me résoudre à ce qu'un jour la France devienne l'Italie, avec un équivalent de Salvini au pouvoir".  Mais, cingle-t-il, sur beaucoup de sujets, "nous avons été en permanence cocus".

"On a un endettement qui repart de plus belle"

Dans son livre Révolution, Emmanuel Macron disait notamment "tout ne peut pas se décider à l'Élysée, il faut décentraliser les pouvoirs (...) or pendant deux ans, on a eu exactement le contraire", estime encore l'ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy. 

"Je suis profondément décentralisateur", rappelle Hervé Morin. Et de dérouler la liste de ses désaccords avec la politique d'Emmanuel Macron : "Je suis pour un pays qui ne vit pas au dessus de ses moyens, qui ne laisse pas filer le déficit. Or, on est le pays avec les déficits les plus élevés d'Europe. On a un endettement qui repart de plus belle. Je suis pour un pays où tous les pouvoirs ne sont pas concentrés dans les mains d'un homme, avec une évolution constitutionnelle majeure". 

"Il y a une série d'équations sur lesquelles on est en attente de solutions : l'équilibre des comptes publics, la baisse réelle des prélèvements obligatoire, la réforme de la formation", conclut Hervé Morin. Pour le leader centriste, la résolution de la crise à LR passera plutôt par une nouvelle coalition de la droite et du centre, qu'il s'attelle actuellement à tenter de former, aux côté du président du Sénat Gérard Larcher, notamment par l'organisation de conventions locales, régionales et départementales dès le mois de juin, avant une convention nationale en octobre