Henri Guaino 1:07
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Héloïse de Neuville
Henri Guaino, député des Yvelines du parti Les Républicains, a dénoncé sur Europe 1 une loi "ni pensée ni réfléchie". Il fustige également le positionnement libéral des candidats à la primaire de la droite. 
INTERVIEW

Henri Guaino est connu à droite pour sa sensibilité anti-libérale. Le député des Yvelines du parti Les Républicains a fortement critiqué lundi matin sur Europe 1 le fond de la loi Travail : "cette loi est mal faite depuis le début. Elle doit être retirée et repensée", a-t-il tranché. "Bien sûr, il y a des chose à faire sur le marché du travail mais pas en donnant le sentiment à ceux qui ont un emploi, qu'ils sont jetables", a-t-il ajouté. 

"Un texte brutal". "Outre le manque de préparation, cette loi a un inconvénient majeur : elle intervient de façon brutale dans une société tétanisée par la crise, par la peur de l'avenir", analyse le député. "Ce n'est pas en faisant peur à ceux qui ont un emploi, qu'on donne du travail à ceux qui n'en n'ont pas", a-t-il poursuivi. Henri Guaino s'en est pris à l'article 2 du texte, également très contesté par les syndicats : "Si vous ouvrez n'importe comment la primauté des accords d'entreprise, vous ouvrez aussi le dumping social à l’intérieur d'une même branche. Tout va être tiré vers le bas", a-t-il regretté.

Une primaire à droite trop libérale. Interrogé sur le positionnement de son parti sur cette loi, Henri Guaino en a profité pour tacler les candidats à la primaire de la droite. Alors que beaucoup d'entre eux promettent d'aller plus loin sur la réforme du code du Travail, Henri Guaino a vivement réagi : "si c'est ça le programme [de la droite], ça ne va pas bien se terminer", a-t-il prédit.

Une pique à Bruno Le Maire. Sur le contenu libéral des programmes des différents candidats à la primaire de son parti, Henri Guaino s'est montré également très sceptique : "Ils ne pourront pas les appliquer (...) un plan 100 % libéral, ça fait 2 % des voix en France. Les gens n'ont pas envie d'être libéraux", a-t-il affirmé. Sans le citer, il n'a pas hésité à tacler Bruno Le Maire : "J'ai lu qu'un candidat voulait faire passer la retraite à 65 ans par ordonnance : je lui souhaite bien du plaisir, ce n'est pas une façon de gouverner", a-t-il enfin fustigé.