Harcèlement : Pap Ndiaye veut que ce soit au harceleur de changer d'école

Le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye veut qu'en cas de harcèlement scolaire, ce soit l'élève harceleur qui soit transféré dans un autre établissement et non l'élève harcelé.
Le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye veut qu'en cas de harcèlement scolaire, ce soit l'élève harceleur qui soit transféré dans un autre établissement et non l'élève harcelé. © Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Le ministre de l'Éducation, Pap Ndiaye, souhaite qu'en dernier recours dans une affaire de harcèlement scolaire, ce soit le harceleur qui soit transféré dans un autre établissement, et non l'élève harcelé. Pour ce faire, le ministre va proposer "un changement réglementaire".

Le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye va proposer "un changement réglementaire" pour que, en cas de harcèlement scolaire, "en dernier recours", ce soit l'élève harceleur qui soit transféré dans un autre établissement et non l'élève harcelé, a-t-il indiqué mardi. "Dans les écoles primaires, il n'y a pas de conseil de discipline, et dans le cas où il faut séparer l'élève harceleur de l'élève harcelé, on en arrive à une situation qui n'est pas normale, par laquelle c'est l'élève harcelé qui doit partir", a expliqué le ministre.

"On peut changer les choses"

"On peut changer les choses et c'est ce que je vais donc proposer", via "un changement réglementaire" : "en dernier recours, lorsque toutes les solutions ont été épuisées (...), l'élève harceleur pourra être scolarisé dans une autre école, indépendamment de l'avis des parents, si le maire ou les maires concernés sont d'accord", a-t-il ajouté. "On essaie d'abord de concilier", et "en dernière analyse, si ça ne fonctionne pas", on pourra décider "que c'est l'élève harceleur, et non pas l'élève harcelé, qui devra être scolarisé dans une autre école", a détaillé le ministre, rappelant que les enfants concernés (en école élémentaire) ont entre 6 et 11 ans.

Près d'un élève sur dix est victime de harcèlement au cours de sa scolarité, selon les chiffres du ministère. Ce sujet a fait l'objet d'une prise de conscience accrue depuis les Assises nationales contre le harcèlement à l'école en 2011. Un dispositif de prévention dans les écoles élémentaires et collèges, le programme pHARe, a été expérimenté à partir de 2019 dans six académies, prévu pour être généralisé à la rentrée 2022 à toutes les écoles élémentaires et collèges. A l'heure actuelle, "60% des écoles et 86% des collèges sont engagés dans ce programme", a indiqué le ministre.

Le personnel et les élèves formés

Il prévoit notamment la formation d'une équipe de référence de cinq personnes par collège et par circonscription du premier degré, la formation d'élèves ambassadeurs dans les collèges et dix heures de formation par an pour les enfants, du CP à la 3e, consacrées à la prévention du harcèlement et au développement de compétences psychosociales. Le ministre a annoncé sur RTL que ce programme phARe serait aussi "généralisé en direction des lycées à la rentrée prochaine".

"On a des données sur les six académies où ce programme a été expérimenté, qui montrent une baisse du nombre de cas de harcèlement et un délai également raccourci dans le traitement des harcèlements. Donc, on sait que c'est bien. Il faut avancer", a-t-il encore dit.