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La secrétaire d'Etat à l'égalité entre les femmes et les hommes a tenu à balayer sur Europe 1 les critiques quant à la mise en œuvre d'une infraction contre le harcèlement de rue, dispositif présenté mercredi en Conseil des ministres.
INTERVIEW

Leurs mesures agitent le débat public depuis des mois. Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, et la garde des Sceaux, Nicole Belloubet, présentent mercredi en Conseil des ministres le projet de loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.

La création d'une infraction pour "outrage sexiste", pouvant être sanctionnée d'une amende de quatrième classe, allant de 90 à 750 euros, est annoncée comme l'une des mesures phares de ce texte. Ce dispositif laisse néanmoins dubitatifs certains membres des forces de l'ordre, qui se demandent de quelle manière ils vont pouvoir le mettre en oeuvre au quotidien. "Cette loi est applicable, et on va démontrer qu'elle l'est", veut pourtant croire Marlène Schiappa, invitée mercredi de la matinale d'Europe 1.

L’engagement du ministre de l'Intérieur. "Il y aura le recrutement de 10.000 policiers et policières du quotidien, comme l'a annoncé le ministre de l'Intérieur", pour mettre en œuvre cette mesure, a indiqué la responsable gouvernementale. "Gérard Colomb n'est pas connu pour être quelqu'un de léger qui s'engage à la légère", veut-elle faire valoir. "Si lui-même a annoncé à plusieurs reprises que les forces de l'ordre seraient en mesure de mettre des amendes en flagrant délit pour outrage sexiste, je pense que c'est faisable", insiste-t-elle. "Avec l'amende […], il y a un stage de prévu pour que les harceleurs fassent à leurs frais un stage contre le harcèlement et les violences sexistes et sexuelles", annonce également la secrétaire d'Etat.

Un effet psychologique. "Au demeurant, la MIPROF, la mission interministérielle de protection des femmes, sera chargée de former les policiers et les policières à identifier le harcèlement de rue pour le verbaliser", précise Marlène Schiappa, qui avoue espérer "aussi" un effet psychologique avec cette amende."Si la peur du gendarme peut empêcher des gens d'outrager et de harceler dans l'espace public, tant mieux !". "Notre objectif n'est pas d'avoir le plus d'amendes possible : on sera satisfait quand il y aura moins de harcèlement de rue", conclut-elle.