Handicap : passe d'armes entre Elisabeth Borne et les mutuelles sur les fauteuils roulants

L'exécutif promet le remboursement à 100% des fauteuils roulants dès 2024, la Mutualité française mécontente
L'exécutif promet le remboursement à 100% des fauteuils roulants dès 2024, la Mutualité française mécontente © Bertrand GUAY / AFP
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avec AFP / Crédit photo : Bertrand GUAY / AFP
La promesse de l'exécutif de rembourser intégralement les fauteuils roulants dès 2024 ne passe pas du côté de la Mutualité française qui juge cette mesure "inadaptée". La Première ministre Elisabeth Borne a affirmé qu'il y aurait des "marges de manœuvres" pour les mutuelles lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis).

Le remboursement à 100% des fauteuils roulants pour les personnes handicapées, promis par l'exécutif pour 2024, est jugé "inadapté" par la Mutualité française, mais la Première ministre Elisabeth Borne a conseillé aux complémentaires santé de "ne pas hurler avant d'avoir mal". La mesure a été annoncée mercredi par Emmanuel Macron, à l'occasion de la Conférence nationale du handicap : les fauteuils roulants "seront intégralement remboursés dès 2024".

 

Une prise en charge via le dispositif "100% santé" qui a déjà fait ses preuves pour les audioprothèses, les prothèses dentaires et, dans une moindre mesure, les lunettes. Mais cette décision ne ravit pas les complémentaires santé, de nouveau appelées à mettre la main à la poche. La Mutualité critique ainsi un choix "inadapté" et "une approche uniquement financière".

Des "risques pour les bénéficiaires" ?

Défendant "un socle élevé de solidarité nationale", elle s'inquiète de possibles "risques pour les bénéficiaires" si les fauteuils remboursés "ne comprennent que certaines options, réduisant ainsi la liberté de choix des personnes". Mais la Première ministre assume sa position. "Quand on parle de passer au 'zéro reste à charge' pour les fauteuils roulants, on peut se dire que c'est une bonne nouvelle qu'on se préoccupe du sujet", a-t-elle déclaré lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis).

"Peut-être que les mutuelles pourront avoir leur part à jouer", mais elles devraient "peut-être ne pas hurler avant d'avoir mal", a-t-elle poursuivi, avant d'affirmer qu'"il y a des marges de manœuvre" pour mettre en œuvre cette mesure "sans créer des coûts supplémentaires pour les bénéficiaires", donc sans hausse des cotisations. "Je ne suis pas sûre que la situation financière de toutes les complémentaires santé soit affolante", a-t-elle souligné, ajoutant qu'"on aura l'occasion de partager des chiffres".