Greta Thunberg sera présente mardi à l'Assemblée nationale. 3:08
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Comme d'autres députés du RN ou de LR, l'élu du Nord Sébastien Chenu s'agace de la venue à l'Assemblée nationale de la militante suédoise. 
INTERVIEW

Pour une partie de la droite, Greta Thunberg n'est pas la bienvenue à l'Assemblée nationale. Invitée mardi à une réunion au Palais Bourbon, l'égérie suédoise de la lutte contre le réchauffement climatique assistera également aux questions au gouvernement. Mais plusieurs députés LR et RN ont d'ores et déjà fait savoir qu'ils n'iraient pas écouter son intervention. Parmi eux, l'élu RN du Nord Sébastien Chenu. Au micro d'Europe 1, il explique son refus d'aller "se prosterner" devant la jeune fille de 16 ans.

"Greta Thunberg ne vient pas débattre (...)  Elle vient tenir un discours", regrette l'élu, avant de cingler : "On imagine bien qu'une enfant de 16 ans aurait quelques difficultés à répondre à des arguments de fond". 

"Une injonction du politiquement correct"

La jeune militante, à qui il ne reconnaît qu'une "légitimité médiatique" et "une certaine sincérité", "n'apporte rien dans le débat, pas de fait chiffré, pas de solutions", tacle encore le député.

"Je ne vois pas au nom de quoi, à part cette injonction du politiquement correct, nous devrions nous prosterner devant une jeune fille qui nous assénerait un discours lénifiant", interroge Sébastien Chenu, qui s'inquiète de "l'instrumentalisation possible" de Greta Thunberg. Pour l'élu du Nord, la Suédoise a une idéologie "qui va dans un seul sens (...) elle fait porter sur le seul Occident la responsabilité des phénomènes de réchauffement climatique, elle parle d'abandon du nucléaire, de décroissance". 

"Qui y a-t-il derrière Greta Thunberg ?"

"Qui y a-t-il derrière Greta Thunberg ?", interroge l'élu. "On ne me fera pas croire qu'une jeune femme de 16 ans peut se promener innocemment à travers la planète, tenir des conférences sans être contredite, sans qu'il y ait derrière quelques manipulations". 

Enfin, le député estime que la présence de Greta Thunberg à l'Assemblée nationale est une "hypocrisie", au vu de l'action du gouvernement pour l'environnement. "Quand elle va repartir, le gouvernement va demander aux députés de voter le CETA, ce traité qui va tuer notre agriculture et importer du saumon transgénique et du bœuf aux hormones", s'agace Sébastien Chenu, dénonçant "un rideau de fumée incroyable". 

Gretha Thunberg a été invitée par les 162 députés du collectif transpartisan sur le climat baptisé "Accélérons", à une réunion ouverte aux autres parlementaires. Du côté de LR, le député du Vaucluse Julien Aubert et l'élu de l'Yonne Guillaume Larrivé, tous deux candidats à la présidence du parti, ont aussi annoncé qu'il boycotteraient la rencontre.