Grand Est : la fusion des administrations inquiète

Philippe Richert (LR) a été élu lundi à la tête de la région Grand Est.
Philippe Richert (LR) a été élu lundi à la tête de la région Grand Est. © FREDERICK FLORIN / AFP
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Matthieu Bock et T.M.
Les présidents des sept nouvelles régions ont été élus lundi. Première tâche d'ampleur : fusionner leurs administrations. Dans le Grand Est, les fonctionnaires d'Etat s'inquiètent déjà.

Trois régions en une. La nouvelle région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine s'est mise au travail lundi, notamment avec l'élection de son président. Premier pas pour cette région "Grand Est" qui regroupe depuis le 1er janvier 3.700 fonctionnaires d'Etat. Mais aussi, donc, trois services du personnel, de communication ou encore trois services informatiques.

"Je ne sais pas ce que mon poste va devenir". Evidemment, il va falloir supprimer les doublons. "Je ne sais pas ce que mon poste va devenir", confie à Europe 1 Hélène, chargée des œuvres sociales à Reims. "On a quand même de grandes inquiétudes. Par exemple, en Alsace, ils n'ont pas les mêmes congés que nous. Au niveau des salaires, nos collègues alsaciens ne sont pas tout à fait payés comme nous, ils n'ont pas accès aux mêmes primes que nous, etc. Donc est-ce que l'harmonisation se fera par le bas ou par le haut ?", se demande la fonctionnaire.

Conserver ou supprimer les spécificités ? Outre les salaires, il s'agit également d'harmoniser toutes les mesures spécifiques à chaque région. Comme en Champagne-Ardennes, par exemple, où un service œuvre pour l'égalité hommes-femmes. "J'espère que des clarifications vont être données pour continuer à faire tourner la boutique", s'interroge Éric sur le sort de ses collègues. "Les salariés ont une épée de Damoclès au-dessus de la tête. L'inquiétude, elle est là, et elle est légitime."

Et puis, presque ironique, le fonctionnaire montre les splendides rénovations de son bureau, à l'hôtel de région, un ancien séminaire de la fin du 20e siècle. "A l'époque, on espérait bien s'agrandir", lance-t-il. "Mais avec tous ces changements, ce sera plutôt l'inverse."