"Gilets jaunes" : des élus départementaux lancent "l'Appel de l'Ardèche" pour un gel de la fiscalité

gilets jaunes 1280 GEORGES GOBET / AFP
  • Copié
Rémy Pierre, édité par Anaïs Huet
Alors que le gouvernement ne parvient pas à trouver une issue à la crise des "gilets jaunes", des élus ardéchois ont voté lundi une motion pour un gel de la fiscalité des carburants, du prix du gaz et de l’électricité au 1er janvier prochain.

C'est un appel qui vient de la ruralité, lancé par des élus qui veulent que le gouvernement entende enfin raison. En Ardèche, 33 des 34 conseillers départementaux, de gauche comme de droite, ont voté l'adoption d'une mesure très symbolique : une motion pour un gel de la fiscalité des carburants, mais aussi des prix du gaz et de l'électricité au 1er janvier. Une mesure qu'ils ont baptisé "l'Appel de l'Ardèche".

L'Ardèche touchée par les manifestations violentes. Ces élus sont secoués par les violences commises ce week-end, en marge du mouvement des "gilets jaunes", et notamment dans la petite commune ardéchoise du Pouzin, 2.800 habitants. Des affrontements violents s'y sont déroulés samedi après midi entre casseurs et forces de l'ordre. 17 gendarmes ont été légèrement blessés, a indiqué la préfecture. Les conseillers départementaux "condamnent fermement" ce déferlement de violence, tout en appelant l’exécutif à changer de cap pour calmer la colère.

>> De 7h à 9h, c'est deux heures d'info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

"Montrer des signes positifs aux manifestants". Depuis plusieurs mois, ces élus sentent monter le désespoir dans leurs territoires. Pour Laurent Ughetto, le président socialiste du département, le gouvernement doit aujourd'hui impérativement geler les augmentations de taxes sur les carburants prévues au 1er janvier. "On demande que cette question arrête de polluer le débat. Il faut que l'on montre des signes positifs à ces manifestants et à ceux qui témoignent de leurs difficultés", enjoint-il au micro d'Europe 1. "Une fois qu'on aura donné les réponses, oui, le débat pourra être local. Il faut que l'on soit entendu par le gouvernement sur la politique en proximité", défend l'élu.

Le texte demande aussi des états généraux de la ruralité, une juste répartition des moyens aux territoires, et un débat citoyen et participatif. Cet "Appel de l'Ardèche" a été envoyé à tous les conseils départementaux afin qu'ils le relaient.