François Bayrou propose un référendum sur le budget de l’État, une première sous la Ve République
Dans une interview exclusive au "Journal du Dimanche", François Bayrou appelle à une réforme d’envergure des finances publiques et propose de soumettre le budget de l’État à référendum. Une initiative inédite sous la Ve République, alors que des mesures fiscales sensibles sont évoquées.
Le Premier ministre François Bayrou a évoqué la possibilité de tenir un référendum sur "un plan cohérent, avec des propositions claires, lisibles" visant à réduire les déficits et la dette, une interview exclusive au Journal du Dimanche mis en ligne samedi soir.
Une initiative inédite
En exclusivité, dans les colonnes du Journal du Dimanche, François Bayrou a récemment soulevé des inquiétudes quant au budget à venir, laissant entrevoir des mesures potentiellement difficiles pour les Français.
Il a évoqué des pistes telles que des ajustements pour les retraités, une nouvelle taxe d'habitation et des hausses d'impôts, bien avant la période habituelle de discussion budgétaire.
En appelant à une réforme d'envergure de l'État et de ses dépenses, François Bayrou propose même un référendum, une initiative inédite dans l'histoire de la Ve République.
"C'est un plan d'ensemble que je veux soumettre, il demandera des efforts à tout le monde, et par l'ampleur qui doit être la sienne, il ne peut réussir si le peuple français ne le soutient pas", a-t-il déclaré, tout en rappelant qu'"un référendum ne peut être décidé que par le président de la République".
Cette proposition souligne l'importance d'un grand pouvoir et des responsabilités qui en découlent, tout en mettant en lumière la nécessité d'une approbation populaire pour des changements aussi significatifs.
"Notre pays a devant lui deux défis massifs"
Dans cet entretien au JDD, le chef du gouvernement reprend les éléments de son diagnostic exposé lors d'une conférence sur les finances publiques le mois dernier. Il avait alors promis de faire connaître avant le 14 juillet ses choix budgétaires pour 2026.
"Notre pays a devant lui deux défis massifs, les plus lourds de son histoire récente: une production trop faible et une dette écrasante", a-t-il appuyé samedi. "Il faut un plan complet de retour à l'équilibre. Un volet production et un volet finances publiques. Les deux sont indispensables", assure-t-il.
François Bayrou estime que son plan "doit proposer des solutions précises, avec un objectif clair: être moins dépendant de la dette dès cette année, et à l'horizon de quatre ans, revenir sous le seuil des 3% de déficit public". "Cela passera par une baisse déterminée des dépenses. Par la simplification. Par une meilleure efficacité de l'État et de l'action publique en général", a-t-il mis en garde, tout en réaffirmant que "la solution n'est pas dans de nouveaux impôts".
Par cette idée de référendum, le Premier ministre cherche à contourner les blocages liés notamment à l'absence de majorité à l'Assemblée nationale.
"Quand on réforme par les voies classiques, par le passage en force, que se passe-t-il ? Le pays entre en grève, les manifestations s'enchaînent, et personne ne sait si ceux qui défilent connaissent vraiment le contenu de ce qu'ils contestent", estime-t-il.