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Anaïs Huet
Pour la secrétaire d'État Brune Poirson, les 30 milliards qui manquent pour financer la transition écologique sont actuellement entre les mains des banques et des investisseurs privés.
INTERVIEW

Comment conjuguer exaspération fiscale et urgence d'entamer la transition écologique ? Ces deux thématiques ont été largement évoquées lors du grand débat, dont Édouard Philippe a présenté les conclusions lundi. Les Français, qui se disent "prêts à changer de comportements", refusent cependant toute nouvelle "taxe" écologique, a indique le Premier ministre. Pour Brune Poirson, secrétaire d'État à la Transition écologique et solidaire, la solution ne passe pas forcément par la fiscalité.

"L'argent est disponible". "La taxe carbone n'est pas une taxe vache à lait, elle n'a jamais été pensée comme ça. C'est une façon de mettre un prix sur la pollution pour influencer les comportements et les rendre de moins en moins dépendants d'énergies émettrices de CO2", tient-elle d'abord à souligner au micro de Matthieu Belliard, lundi sur Europe 1.

La secrétaire d'État estime à 30 milliards d'euros le "sous-investissement" annuel en matière d'écologie. "L'argent est disponible, et ce ne sont certainement pas les contribuables qui vont eux-mêmes combler ce sous-investissement de 30 milliards par an", assure Bruno Poirson.

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Convaincre les banques et les investisseurs privés. Alors où trouver ces 30 milliards ? "C'est l'argent des banques, des investisseurs privés, qui est simplement au mauvais endroit", répond la secrétaire d'État. "Aujourd'hui, il est par exemple investi dans des centrales à charbon, alors qu'il devrait par exemple être investi dans les centrales solaires." Et pour contraindre les banques et les investisseurs privés, Brune Poirson en appelle à la responsabilité des investisseurs : "Tout simplement en insistant sur les risques négatifs pour le climat lorsqu'on investit dans une centrale à charbon. Et ainsi naturellement, l'argent est redirigé vers des projets qui sont bons pour la planète. Si on met le risque financier au même niveau que le risque climatique, alors l'argent est redirigé."

"La fiscalité reste un outil important", tient-elle toutefois à noter. "Mais il faut un dialogue et un vrai consensus sur la façon dont on utilise les recettes de la fiscalité écologique. Il ne faut se fermer aucune porte. Mais il ne faut pas ouvrir une porte qui revient à plus de charges fiscales sur les ménages."