Fillon, intermédiaire à 50.000 dollars entre un Libanais et Poutine

François Fillon a assuré n'avoir collaboré avec aucun client russe à travers sa société de conseil 2F.
François Fillon a assuré n'avoir collaboré avec aucun client russe à travers sa société de conseil 2F. © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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avec Reuters
François Fillon a touché 50.000 dollars pour organiser deux rencontres entre un industriel libanais, le PDG de Total et Vladimir Poutine, selon les nouvelles révélations du Canard Enchaîné.

François Fillon a reçu 50.000 dollars, par le biais de sa société de conseil, d'un industriel libanais pour lui présenter le président russe Vladimir Poutine et le PDG de Total, selon Le Canard enchaîné à paraître mercredi. Ces révélations s'ajoutent à celles sur les emplois d'attachés parlementaires de ses proches et l'affaire "des costumes" du candidat de la droite et du centre à la présidentielle.

Il aurait joué ce rôle d'intermédiaire le 19 juin 2015 à l'occasion du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, précise l'hebdomadaire satirique. Quelques jours auparavant, François Fillon, alors député de Paris, aurait signé un contrat avec la société de l'industriel libanais, dans lequel il s'engageait à lui présenter des dirigeants russes, algériens, gabonais, ivoiriens et français. Il aurait finalement organisé à Saint-Pétersbourg une rencontre avec Vladimir Poutine puis dans la foulée avec le PDG de Total Patrick Pouyanné.

"Demi-mensonge". Outre la somme de 50.000 dollars, le contrat prévoyait un intéressement pour chaque marché conclu. Mais François Fillon n'a perçu aucune prime de résultat, selon le chargé de communication de l'industriel sollicité par Le Canard enchaîné. C'est également ce qu'indiquait Mediapart au moment d'évoquer Fouad Makhzoumi, "le milliardaire libanais qui embarrasse Fillon".

Pour Le Canard enchaîné, ces informations ne démentent pas les propos de François Fillon affirmant n'avoir jamais travaillé pour des sociétés russes, mais il y a "demi-mensonge" ou "demi-vérité". Lors d'une conférence de presse le 6 février, au début de l'affaire des emplois d'assistants parlementaires présumés accordés à son épouse et à ses enfants, François Fillon avait donné quelques noms de clients de sa société de conseil 2F. "La liste de mes clients ne comprend aucune entreprise russe, ni le gouvernement russe, ni aucun organisme de ce pays", avait-il assuré.