Après la réunion du comité politique, fin de la crise chez LR

© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
  • Copié
M.B. avec AFP , modifié à
François Fillon, qui semblait très contesté dans son propre camp, s'est montré très ferme devant le comité politique des Républicains lundi soir. Ce dernier lui a renouvelé "son soutien à l'unanimité".

Circulez, il n'y a rien à voir. Le comité politique des Républicains, réuni lundi soir, a mis un terme -au moins provisoirement- à la crise qui agitait les rangs de la droite et du centre depuis plusieurs semaines, et s'était amplifiée ces cinq derniers jours. François Fillon a saisi l'occasion de se montrer, une nouvelle fois, droit dans ses bottes. "Il n'y a pas de plan B, il faut que chacun se reprenne", a déclaré le candidat de la droite et du centre, visé par une enquête judiciaire pour les emplois présumés fictifs de sa femme comme assistante parlementaire. Le résultat est plus que positif : sa famille politique lui a renouvelé "son soutien à l'unanimité", a assuré Gérard Larcher, qui présidait le comité.

Légitime. François Fillon s'est certes dit "prêt à la rencontre" avec Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, proposée par beaucoup d'élus LR. Mais cela ne devrait pas avoir pour objet de lui trouver un successeur puisque le candidat n'a aucune envie de se retirer, ainsi qu'il l'a martelé dimanche soir encore sur le plateau du JT de France 2. Fort d'avoir attiré des dizaines de milliers de personnes ce jour là sur la place du Trocadéro, à Paris, pour un rassemblement de soutien, François Fillon se juge plus légitime que jamais pour rester dans la course à l'Élysée. "Je considère que ce rassemblement confirme la légitimité que je tire de la primaire", a-t-il rappelé devant les membres du comité politique. 

"Le débat est clos". "J'appelle toutes les femmes et les hommes de bonne volonté à se rassembler, à respecter le message que nos électeurs ont exprimé lors de la primaire et à s'unir autour de ma candidature", a-t-il poursuivi. "Il est temps pour chacun de faire campagne." La semaine dernière pourtant, de nombreux élus ont choisi de lâcher le candidat, préférant démissionner de leur poste et/ou se mettre en retrait. Mais il semblerait que certains commencent déjà à changer d'avis. Gérard Larcher, qui avait pourtant refusé de participer au rassemblement de dimanche, a ainsi estimé devant le comité politique que François Fillon avait "mis fin aux hésitations" et que "le débat est clos".

Nathalie Kosciusko-Morizet, dont le retrait avait été annoncé par la presse avant d'être démenti, aurait aussi rappelé qu'elle "tenait [son] engagement" de soutenir le vainqueur de la primaire, d'après une journaliste sur place.

Le renoncement de Juppé a pesé dans la balance.La prise de parole d'Alain Juppé devant la presse, lundi matin, a considérablement aidé François Fillon dans son entreprise de maintien. En prévenant qu'il ne serait "une bonne fois pour toutes" pas candidat à la présidentielle à la place de qui que ce soit, le maire de Bordeaux a tué l'hypothèse d'un plan B, qui aurait pu aider les "frondeurs" de la droite à s'entendre. "La question est réglée par lui", aurait ainsi résumé NKM.

Les participants au comité politique ont néanmoins soulevé quelques points qui restent à régler pour le candidat. "Les sondages sont mauvais", a noté Gérard Larcher. "Il a à faire." De son côté, NKM a estimé que "tout le monde [devait] se retrouver à l'aise dans la campagne". Et posé la question de l'organisation du rassemblement, confiée à Sens commun, association politique issue de la Manif pour Tous. "Ce n'est pas acceptable", a jugé la députée de l'Essonne. Et il faut mettre fin aux prises de paroles agressives et excluantes de certains, notamment à l'égard des centristes."