Éric Woerth : "On a une refondation du code du travail à faire"

Le député estime que les fractures au sein de la majorité et la pression de la rue ont conduit à la dislocation progressive de la réforme du travail. 1:32
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Pour l’ancien ministre du Travail de Nicolas Sarkozy, invité vendredi d'Europe 1, une grande réforme de l'emploi reste à faire.

Au lendemain des manifestations contre la loi Travail, Éric Woerth a estimé que le gouvernement avait largement reculé par rapport au texte initial.

Une majorité fracturée. "La gauche pense des choses extrêmement différentes et totalement irréconciliables. Cette loi était plutôt bien au départ. Il y avait des mesures pas mal du tout et qui allaient dans le bon sens." Pourtant, "je ne la voterai pas. Elle a évolué de manière considérable sur plein de sujets", a déclaré l’ancien ministre du Travail de Nicolas Sarkozy lors de la Matinale d'Europe 1. Le responsable estime que les fractures au sein de la majorité et la pression de la rue ont conduit à la dislocation progressive du texte. "Il y a plusieurs gauches aujourd’hui. Ça ne peut plus donner de textes cohérents." "Le gouvernement a essayé de faire des efforts. Il a vidé et dénaturé sa propre loi ", a estimé le député de l'Oise.

Refonder le code du Travail. Pour Eric Woerth, l'une des principales missions de la droite, dans l'hypothèse d'une alternance, sera la reforme du travail. "On a une refondation du code du Travail à faire. D'ailleurs, l’article 1 de la loi de monsieur Valls et madame El Khomri dit qu’il y a une refondation à faire et qu’elle sera faite plus tard. C’est assez incroyable ! C'est un objet législatif non identifié. On n'avait jamais vu ça", a lancé le responsable LR.

Faire face à la pression de la rue. Mais la droite sera-t-elle mieux armée face à la pression des syndicats et des lycéens ? "La campagne présidentielle est un moment clef pour l'avenir du pays. [...] Il faut dire la vérité sur ce que l'on fera. On dit des choses, parfois difficiles, pour pouvoir les faire après. Et la légitimité de l'élection présidentielle permet justement de combattre le combat de rue, c'est à dire les manifestations et les blocages", répond ce proche de Nicolas Sarkozy.