Eric Coquerel : "il y a une crise politique mais aussi une crise de régime"

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avec AFP
Pour le député de la France insoumise, les démissions en chaîne de Nicolas Hulot et Gérard Collomb, couplées aux mauvais résultats économiques, témoignent d'une "débandade" de la macronie.
INTERVIEW

"C'est la débandade." Voilà comment Eric Coquerel qualifie la situation gouvernementale actuelle. Pour le député de l'opposition LFI, "il y a une crise politique mais aussi une crise de régime" après moins d'un an et demi de quinquennat Macron. Le président "a tellement exacerbé les défauts de la Ve République en concentrant tous les pouvoirs qu'il est en train d'emmener avec lui [ce régime] au bout du rouleau", a estimé l'élu au micro de Bernard Poirette, samedi, sur Europe 1.

"Pas bon signe". Eric Coquerel s'appuie d'abord sur les démissions de Nicolas Hulot et Gérard Collomb. "Deux ministres d'Etat qui démissionnent en un mois, ce n'est pas bon signe. Cela veut dire que quand vous voulez être maire de Lyon, il ne vaut mieux pas être dans le gouvernement d'Emmanuel Macron." Selon le député, le départ du ministre de l'Intérieur, qui s'apprête à briguer la mairie de la capitale des Gaules, "est une réplique sismique de l'affaire Benalla", pendant laquelle le locataire de la place Beauvau avait été mis en cause et entendu par les commissions d'enquête parlementaires. 

Macron "privatise l'État". L'élu LFI a également tapé à bras raccourcis sur Edouard Philippe, "qui ne sait rien, commente, ne prend manifestement aucune décision" et "doit se demander à quoi il sert". Preuve ultime de la concentration des pouvoirs "assumée" par Emmanuel Macron. "En plus de ça, [le président] privatise l'Etat", a également dénoncé Eric Coquerel en parlant de l'affaire Benalla, qui relève selon lui d'une privatisation des forces de police. "C'est ça, c'est la start-up nation."

Des résultats économiques "mauvais". Enfin, selon Eric Coquerel, à cette crise politique se juxtapose un ralentissement économique qui invalide la politique gouvernementale. "Les résultats économiques sont mauvais à tous niveaux en 2018. La croissance baisse, le chômage augmente, bref, c'est pas terrible." Quant à la hausse du pouvoir d'achat prévue par l'Insee en fin d'année, le député LFI la balaie d'un revers de main. "Ils disaient ça l'année dernière, sauf que ça baisse."