Emmanuel Macron esquisse des pistes face au "malaise démocratique"

Emmanuel Macron a fustigé les candidatures de Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, mardi soir à Strasbourg.
Emmanuel Macron a fustigé les candidatures de Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, mardi soir à Strasbourg. © PATRICK HERTZOG / AFP
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avec AFP , modifié à
L'ancien ministre de l'Économie a tenu mardi soir à Strasbourg le premier d'une série de trois meetings, sans pour l'instant se déclarer candidat à la présidentielle. 

Emmanuel Macron a lâché ses coups contre ses rivaux à droite comme à gauche et dévoilé mardi soir à Strasbourg de premières pistes pour répondre au "malaise démocratique". Pas candidat déclaré à ce stade à l'élection présidentielle, l'ancien ministre de l'Économie a pris la parole, en s'exprimant pendant plus d'une heure, debout, sans notes, au milieu de l'assistance d'environ 1.000 personnes.

Fustigeant une démocratie qui "manque d'adhésion", une "démocratie d'irresponsabilité" et une "démocratie perçue comme inefficace", Emmanuel Macron a égrené un certain nombres de suggestions : introduction de la proportionnelle, institution d'un compte-rendu de mandat annuel du président de la République devant une commission de citoyens ou encore approfondissement de la politique de non-cumul.

Attaques contre Sarkozy et Juppé. S'il n'a pas exclu des réformes constitutionnelles, il a surtout voulu mettre l'accent sur le changement des "pratiques" politiques. Dans son viseur, l'ancien Premier ministre Alain Juppé et l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy. "Peut-on imaginer sérieusement commander aux destinées du pays ou simplement se présenter au suffrage des Français alors que sa probité personnelle a été mise en cause ? (...) Je ne pense pas (...) Il est certaines (fautes) qui vous disqualifient radicalement", a-t-il lancé en direction des deux favoris de la primaire de la droite. Alain Juppé avait été condamné dans l'affaire des emplois fictifs de la ville de Paris.

"Il en est de même sur le respect des règles encadrant les élections et le financement politique. Peut-on imaginer sérieusement commander aux destinées du pays, se présenter au suffrage du pays, alors qu'on a délibérément dépassé le plafond des dépenses autorisées pour sa campagne ?", a-t-il lancé à l'intention de l'ancien président. Cette saillie a déclenché dans l'assistance de premiers "Macron président !", que l'ex-ministre n'a pas cherché à faire taire.

Deux autres meetings les 11 et 18 octobre. Ce meeting est le premier d'une série de trois devant permettre à l'ex-ministre de présenter ce diagnostic nourri par les 25.000 questionnaires recueillis par les adhérents d'En marche !, et par les contributions de près de 200 experts. Après celui-ci, sur le thème de "la vie engagée", deux autres suivront, l'un au Mans le 11 octobre sur la "vie quotidienne, les sujets économiques et sociaux", et l'autre à Montpellier, le 18, sur les sujets de la "vie ensemble, l'intégration".