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Grégoire Duhourcau , modifié à
Le président autonomiste du conseil exécutif corse a fait part de sa volonté de boycotter la venue d'Emmanuel Macron en Corse, jeudi. Il réclame que le chef de l'État prenne en compte le "fait démocratique tel qu'il s'est exprimé" lors des élections territoriales.
INTERVIEW

Plus que des mots, Gilles Simeoni, le président autonomiste du conseil exécutif corse, attend des actes de la part du président de la République. Jeudi, Emmanuel Macron sera sur l'Ile de Beauté pour la dernière étape du Tour de France qu'il a engagé dans le cadre du "grand débat national". 

Estimant que "dans son format actuel" la rencontre organisée jeudi à Cozzano entre le chef de l'État et les maires insulaires sera "une nouvelle occasion manquée" pour avancer sur les revendications nationalistes (prisonniers, langue, autonomie fiscale..), il a indiqué lundi qu'il ne "participera pas en l'état" à ce rendez-vous. "Je viens en Corse disponible et volontaire", a pour sa part répondu Emmanuel Macron dans un entretien accordé à Corse-Matin.

"C'est toujours mieux de se parler"

"Bien sûr, c'est toujours mieux de se parler. (...) Nous sommes disponibles pour le dialogue, à condition que ça ne soit pas un marché de dupes", affirme Gilles Simeoni sur Europe 1, mardi. Il déplore notamment le fait que "pour l'instant, il n'y a pas de volonté réelle exprimée de la part du président" de prendre en compte le "fait démocratique tel qu'il s'est exprimé" lors des élections territoriales en décembre 2017. A cette occasion, la coalition nationaliste portée par Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni avait remporté plus de 56% des suffrages.

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"Au-delà de la déclaration d'intention, il n'y a malheureusement pas les signes politiques forts", assène-t-il. "Pas un mot, pas une seule des revendications, pas une seule des demandes validées par le suffrage universel n'est aujourd'hui prise en compte par le chef de l'État."

"Des déclarations d'intention mais jamais la moindre concrétisation pour l'instant"

Gilles Simeoni attend donc "d'ici à jeudi" de la part d'Emmanuel Macron, "des signes forts, publics" : "Il est normal qu'il y ait des désaccords, mais au moins qu'il accepte de mettre à l'agenda politique ce pourquoi les Corses nous ont mandatés pour le suffrage universel, y compris des questions très concrètes dans le domaine économique et social, des mesures à prendre en faveur de l'intérieur, de l'éducation, donner un véritable contenu au statut d'île montagne, qui est d'ores et déjà reconnu par la loi." D'après lui, "sur tous ces points, il y a des déclarations d'intention mais il n'y a jamais, malheureusement, la moindre concrétisation pour l'instant".

Il a part ailleurs évoqué "la question des attentats", alors que des charges explosives ont été découvertes lundi à Bastia. "On ne sait pas exactement ce que c'est. Mais ce qui est certain, c'est qu'il ne peut pas y avoir d'autre chemin que la voie démocratique. Il faut le dire encore et toujours avec force. Ensuite, il nous appartient aussi de créer les conditions politiques pour que la situation en Corse continue d'être ce qu'elle est, c'est-à-dire une situation apaisée", a plaidé Gilles Simeoni.