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Barthélémy Philippe, édité par Corentin Alloune / Crédit photo : Andrea Savorani Neri / NurPhoto / NurPhoto via AFP , modifié à
La Première ministre, Élisabeth Borne ne changera pas d'avis sur la réforme des retraites. Mais elle a su être à l'écoute lors des discussions avec les syndicats les 16 et 17 mai derniers, ouvrant une porte pour les syndicats afin qu'ils puissent changer notamment certaines règles de l'Assurance chômage. 

Le gouvernement va-t-il vraiment faire un geste pour apaiser la colère des syndicats ? Si l’exécutif ne bougera d’un iota sur la réforme des retraites, Élisabeth Borne s’est montrée ouverte et à l’écoute sur bien d’autres sujets lors du nouveau round de concertations avec les organisations de syndicales, qui s'est déroulé les 16 et 17 mai dernier.

Parmi les thèmes, il y a les règles de l’Assurance chômage. Notamment avec la dégressivité des allocations à partir du septième mois pour les chômeurs de moins de 57 ans les mieux indemnisés (depuis juillet 2021) et la réduction de la durée d’indemnisation quand la conjoncture est favorable, qui s’applique depuis le 1er février dernier. Ces règles ne sont valables que jusqu’à la fin de l’année.

Une ouverture sur le changement de la dégressivité des allocations

D'ici à la fin 2023, c'est aux partenaires sociaux de négocier pour définir les règles qui prévaudront à compter du 1er janvier 2024. Ces prérogatives s’exercent habituellement dans le cadre strict posé par l’exécutif, qui envoie une lettre de cadrage aux partenaires sociaux en amont des concertations.

Mais cette fois, le gouvernement est prêt à lâcher du lest. "Élisabeth Borne nous a dit qu’elle pourrait envisager de laisser les partenaires sociaux revenir sur ce que le gouvernement a décidé en matière de dégressivité et de contracyclicité",  explique le président de la CFE-CGC François Hommeril, dont l’entrevue avec la Première ministre a eu lieu mercredi.

Selon les informations d’Europe 1, l’ouverture du gouvernement vaut surtout pour la dégressivité des allocations. Une mesure qui touche uniquement les chômeurs dont le dernier salaire dépassait 4.500 euros brut, donc essentiellement des cadres.

Borne prête à faire des compromis

La Première ministre est prête à des concessions. C’est ce qu’elle a laissé entendre après ses rendez-vous avec les syndicats. "Les organisations syndicales nous ont fait part de leur souhait de ne pas avoir un cadrage trop strict. J’ai pu leur confirmer qu’on était tout à fait dans cet état d’esprit et que nous nous engagions à retranscrire fidèlement et intégralement les accords qui pourraient être trouvés entre les syndicats et le patronat", livre la Première ministre. 

La balle est dans le camp des partenaires sociaux, qui vont chercher un accord. Mais rien n’est joué, d’autant que le patronat a soutenu les réformes successives de l’assurance chômage, notamment le volet dégressivité et le principe de contracyclicité (la durée d’indemnisation est réduite quand le taux de chômage est en dessous de 9 %, comme actuellement). Deux mesures qui cristallisent l’opposition des syndicats.