Élections territoriales en Corse : la coalition nationaliste largement en tête au premier tour avec 45,36%

Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni peuvent savourer leur victoire.
Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni peuvent savourer leur victoire. © PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
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avec AFP , modifié à
La coalition nationaliste est arrivée largement en tête du premier tour des élections territoriales en Corse.

La coalition nationaliste est arrivée largement en tête dimanche du premier tour des élections territoriales corses avec 45,36% des voix, selon les résultats définitifs communiqués par la préfecture. La liste nationaliste Pè a Corsica (Pour la Corse), qui rassemble les autonomistes de Gilles Simeoni et les indépendantistes de Jean-Guy Talamoni obtient 45,36% des suffrages, en progression de plus de 20 points par rapport aux élections territoriales de 2015.

Engager les discussions avec Paris. "Le score final, il est évident que c'est une véritable lame de fond, un véritable raz de marée démocratique, qui vient confirmer et amplifier ce qui s'est passé en décembre 2015 avec la victoire des nationalistes", a réagi dimanche soir Gilles Simeoni, l’actuel président du conseil exécutif de la région. "Je crois qu'aujourd'hui la Corse envoie un signal très fort à Paris et dit d'une voix très largement majoritaire : nous voulons la paix, nous voulons la démocratie, nous voulons construire une île émancipée. A Paris de faire sa part de chemin pour qu'ensemble nous élaborions une solution politique", a-t-il déclaré.

"Le résultat est remarquable, au delà de nos attentes", a dit à ses côtés Jean-Guy Talamoni, le président de l’assemblée de Corse. A la permanence de Pé a Corsica, les militants nationalistes, en liesse, célébraient leur victoire, Gilles Simeoni tapant dans la main de Jean-Guy Talamoni. "Au deuxième tour, nous allons demander aux Corses de nous placer le plus haut possible de façon à avoir une légitimité pour obtenir l'ouverture de négociations sur des sujets essentiels: la co-officialité de notre langue, le statut de résident pour protéger les électeurs, l'amnistie pour les prisonniers et les recherchés", a poursuivi Jean-Guy Talamoni.

Les autres listes loin derrière. La liste de la coalition devance celle de la droite régionaliste de Jean-Martin Mondoloni créditée de 14,97% des voix. La liste Les Républicains emmenée par Valérie Bozzi arrive en troisième position (12,77%), devant la liste de la République en Marche de Jean-Charles Orsucci qui obtient 11,26%. Le petit parti indépendantiste U Rinnovu qui obtient un score de 6,69% ne franchit pas la barre fatidique des 7% nécessaire pour se présenter seul au second tour qui aura lieu le 10 décembre. La liste commune PCF-Insoumis obtient pour sa part 5,68% des suffrages. Le Front national ferme la marche avec 3,28%.

63 nouveaux élus. La participation à 52,17% est en recul par rapport aux dernières élections territoriales de décembre 2015 (59,88%). Les 234.000 électeurs corses étaient appelés dimanche à voter pour choisir les 63 élus d'une nouvelle instance inédite, née de la fusion des deux conseils départementaux et de la collectivité territoriale (région). Les futurs élus de la Collectivité territoriale unique (CTU) remplaceront les 30 conseillers départementaux de Haute-Corse, les 22 de Corse-du-Sud et les 51 élus de la Collectivité territoriale de Corse. Ils n'auront qu'un mandat de trois ans et demi, jusqu'en 2021, date à laquelle les Corses revoteront, comme tous les Français, pour les élections régionales.