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Dominique Reynié, politologue et directeur général de la Fondapol, était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews. Au micro de Sonia Mabrouk, il est revenu sur la montée de l'abstention lors des élections européennes. Et pour cette année 2024, il juge que l'électorat macroniste s'est largement démobilisé à quelques mois du scrutin. 

Il y aura-t-il réellement des électeurs dans les bureaux de vote le 9 juin prochain ? À deux mois des élections européennes, les Français sont plus que jamais désintéressés des élections. Selon un sondage Ifop-Fiducial, seulement 44,5% des électeurs prévoient d'aller voter. En clair, plus d'un électeur sur deux ne devrait pas se déplacer cette année, lors des échéances européennes. 

Un niveau d'abstention encore incertain

Pourtant, malgré ce chiffre extrêmement bas, les élections européennes devraient réussir pour le Rassemblement national. La liste de Jordan Bardella caracole en tête des intentions de vote, avec presqu'un sondé sur trois souhaitant voter RN à l'élection, selon un sondage Ipsos publié le week-end dernier. À la deuxième place, Valérie Hayer, candidate Renaissance, n'attirent qu'environ 18% des votants. 

"Il est trop tôt pour parler d'un niveau d'abstention. Les institutions nous donnent un niveau qui serait autour de 55% en juin prochain. Le 9 juin prochain, on sera peut-être en dessous, peut-être à ce niveau-là, on va voir. Mais ce n'est pas contradictoire d'avoir une intention de vote populiste plus répandue et une intention de s'abstenir assez massive car ce ne sont pas les mêmes électeurs", explique le directeur général de la Fondapol.

Un mouvement de contestation ?

"Il y a aujourd'hui plutôt une démobilisation de l'électorat macroniste, on va dire, qui peut peut-être se remobiliser, mais qui aujourd'hui, est plutôt relativement démobilisé, ce qui peut expliquer une partie de l'abstention", poursuit Dominique Reynié. Pourtant, cet électorat était très mobilisé en 2019, poursuit le politologue. Cette année là reste d'ailleurs une exception par rapport aux 20 dernières années, car c'est la seule année où la participation aux élections européennes était en augmentation. 

"Mais il se peut qu'il y ait aussi combinaison de protestation pour les uns et d'abstention pour les autres. Je veux dire par là que l'abstention est devenue l'autre grande expression de la protestation", conclut-il.