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Thibauld Mathieu
En visite en Corse, le Premier ministre a confirmé mercredi la création d'un nouveau plan d'investissements pour l'île. Mais "le problème est loin d'être résolu", répond sur Europe 1 le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni.
INTERVIEW

Guidé par "l'exigence du concret", Édouard Philippe a confirmé mercredi la création d'ici un an d'un nouveau Plan de transformation et d'investissement pour la Corse (PTIC), à l'occasion de sa première visite sur l'île de Beauté. Mais pour Gilles Simeoni, le compte n'y est pas. "Pour l'instant, il me semble que les réponses apportées par le Premier ministre ne sont pas à la hauteur de nos attentes, ni à la hauteur des enjeux", tacle sur Europe 1 le président du conseil exécutif de Corse.

"Notre volonté, c'est véritablement de passer à un acte II"

Les deux hommes se sont entretenus plus d'une heure mercredi, en présence du président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni. Les deux nationalistes ont dénoncé l'échec de l'acte I des relations entre la Corse et l'État depuis l'élection d'Emmanuel Macron. "Notre volonté, c'est véritablement de passer à un acte II", promet Gilles Simeoni.

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Mais "au-delà des problèmes économiques, sociaux et culturels qui sont très importants dans l'île", le président du conseil exécutif de Corse insiste sur "la nécessité de créer un cadre politique global". "Cette dimension a jusqu'aujourd'hui été systématiquement évacuée dans le dialogue qu'il faut pourtant construire avec le gouvernement et le président de la République", affirme Gilles Simeoni.

"Nous avons conscience que ça ne va pas se faire d'un claquement de doigt"

Et si la France va bien, dans le cadre de la prochaine révision constitutionnelle, inscrire la Corse dans la Constitution, là encore, Gilles Simeoni note "une avancée" mais "pas une fin en soi". Co-officialité de la langue corse, création d'un statut de résident, rapprochement des prisonniers corses, et plus généralement une autonomie accrue : les principales revendications des nationalistes se sont toutes heurtées jusqu'à présent au refus d'Emmanuel Macron.

"Nous demandons un changement de cap profond. Nous avons conscience que ça ne va pas se faire d'un claquement de doigt. Mais j'espère que les choses vont évoluer, parce qu'à mon avis, c'est l'intérêt de la Corse, et c'est aussi celui de l'État", appuie Gilles Simeoni. Si de nouvelles rencontres sont prévues jeudi, le nationaliste a pourtant l'air assez pessimiste. Sa crainte ? "Que ça tourne à un dialogue de sourds".