Ecologie : Gabriel Attal reçoit des ONG environnementales en «colère» et «inquiètes»
Les principales associations de défense de l'environnement, reçues jeudi soir à Matignon, veulent faire entendre à Gabriel Attal leur "colère" et leurs "inquiétudes" après ses "reculs" écologiques pendant la crise agricole et face aux coupes financières qui menacent, selon elles, la planification écologique.
"Je vais lui dire que la manière dont il nous a ignorés relève du mépris", a déclaré à l'AFP Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) chargé, avec son homologue du WWF, du propos introductif de la rencontre, qui était prévue à 18 heures.
"Nous partageons la colère des mille scientifiques qui", dans une tribune récente dans Le Monde, "condamnent la régression du gouvernement pour l'environnement et la santé", souhaite-t-il encore dire au Premier ministre. "La biodiversité est le bouc émissaire de la crise agricole", estime le militant écologiste.
Des accusations sur l'exécutif de la part des ONG
"Nous travaillons en proximité avec beaucoup d'agriculteurs et nous savons que la pause Ecophyto est inacceptable car les pesticides menacent notre santé, que celle sur les zones humides est inacceptable car 60% d'entre elles ont cessé de rendre leurs services écologiques, que la pause sur les haies" dont 70% ont disparues depuis 1950, "est inacceptable", liste Allain Bougrain-Dubourg.
La dizaine d'associations conviées, qui siègent au Conseil national de la transition écologique (CNTE) et dans d'autres instances consultatives aux côtés des agriculteurs , accusent l'exécutif de s'asseoir sur les compromis adoptés dans ces institutions de "la démocratie écologique".
Les Amis de la Terre, la Fondation pour la Nature et l'Homme, Humanité et Biodiversité, le Réseau Action Climat, Surfrider Fondation Europe, France Nature Environnement et l'UICN France sont aussi représentées, selon Matignon.
"On a rarement assisté depuis 15-20 ans à un tel manque de considérations des ONG environnementales"
"Toutes ces pauses sont le dernier pas avant la régression, qui est condamnée par la loi de 2016", laquelle a consacré le principe de non-régression du droit environnemental, conclut le président de la LPO.
"On a rarement assisté depuis 15-20 ans à un tel manque de considérations des ONG environnementales", "Gabriel Attal a nourri ce malaise et il y a raison d'être inquiet", abonde Jean Burkard, directeur de plaidoyer du WWF France. Sa directrice générale, Véronique Andrieux, est chargée d'exprimer l'inquiétude des ONG sur les annonces de coupes budgétaires.
"Nous avons eu une baisse du Fonds vert", de 400 millions d'euros, "une amputation de 20% de la Stratégie nationale biodiversité... Ces économies sont faites à l'aveugle", poursuit Jean Burkard. "On se demande comment l'Etat, qui doit encore faire 20 milliards d'économie" dans le prochain budget, "n'aura pas la tentation de sabrer dans le financement de la planification écologique", conclut-il.