Débat de la présidentielle : Dupont-Aignan s'en prend à Fillon sur l’Europe

© Lionel BONAVENTURE / POOL / AFP
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Le candidat de Debout la France et celui des Républicains ont eu un échange particulièrement vif, mardi, lors du grand débat de la présidentielle diffusé sur CNews et BFMTV. 

Nicolas Dupont-Aignan a manifestement choisi de cibler particulièrement François Fillon, mardi soir, lors du grand débat de la présidentielle. Le candidat de Debout la France n’a certes pas épargné Emmanuel Macron ou Marine Le Pen, mais c’est bien à son adversaire de droite qu’il a réservé ses piques les plus virulentes. Probablement parce que c’est dans son électorat qu’il peut espérer gagner quelques points. Et c’est sur l’Europe que le ton est particulièrement monté.

"La première fois que je l’ai rencontré, il était chef de cabinet de François Bayrou". Notamment quand Nicolas Dupont-Aignan a voulu rappeler le rejet par le peuple du référendum sur la Constitution européenne en 2005, suivi en 2007 de la ratification du Traité de Lisbonne par le Parlement. "Qui peut vous croire, alors que votre gouvernement et toute votre carrière politique, vous avez signé…", a débuté Nicolas Dupont-Aignan, immédiatement coupé par François Fillon. "Nicolas Dupont-Aignan donne des leçons en permanence, mais la première fois que je l’ai rencontré, il était chef de cabinet de François Bayrou. Vous voyez qu’il est dans le système depuis assez longtemps", a-t-il lancé.

"Je n’ai jamais trahi mes idéaux et j’ai toujours refusé ces traités et je ne les ai pas signé", a rétorqué le candidat de DLF. "Vous ne l’avez pas signé parce que vous n’avez pas eu le pouvoir pour le faire ! Et vous ne l’aurez pas la prochaine fois non plus", a cinglé l’ex-premier ministre. "Prenez garde à ce que décideront les Français", a prévenu son adversaire.

"Viol du peuple". L’échange ne s’est pas arrêté là. "Comment croire le Premier ministre qui a bafoué le vote des Français lors du référendum de 2005, qui a fait voter le traité de Lisbonne par le Parlement, qui a été le viol du peuple et c’est là où j’ai quitté l’UMP, vous le savez très bien. Parce que c’était une  forfaiture. Comment vous croire alors que vous avez fait ça ?", s’est emporté Nicolas Dupont-Aignan. "Je vous rappelle qu’il y a une élection présidentielle en 2007 et que cet engagement avait été pris. Donc le peuple s’est prononcé, mais le résultat ne vous a pas satisfait", a rétorqué François Fillon. "Les gouvernements sont passés en force, alors que les Français avaient compris qu’il fallait réorienter l’Europe", a conclu "NDA".

"J'ai toujours défendu les Français sans jamais me servir". Dès le début du débat, lors de sa minute de présentation, Nicolas Dupont-Aignan avait taclé sans le nommer François Fillon. "En politique, il y a ceux qui parlent et ceux qui font. Il suffit de regarder mon parcours pour savoir qui je suis et quel président je serai", a déclaré le candidat de Debout la France sur BFMTV et CNews. Faisant référence à son "engagement aux côté de Philippe Séguin", mentor de François Fillon, le candidat souverainiste a affirmé avoir "toujours défendu les Français sans jamais (se) servir", un tacle au candidat de la droite , mis en examen dans le cadre d'une enquête concernant le présumé emploi fictif de sa femme à l'Assemblée nationale.