Dupond-Moretti sur Assange : "La constitution permet le refuge d’un homme menacé en raison de sa liberté d’expression"

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Séverine Mermilliod , modifié à

Julian Assange doit être jugé en Angleterre à partir de lundi en vue de son extradition vers les Etats-Unis. L'avocat Éric Dupond-Moretti va assurer sa défense au sein d'une équipe internationale. Invité sur Europe 1, il a rappelé que la Constitution française permet le refuge d'un homme menacé en raison de sa liberté d'expression.

L’avocat pénaliste Éric Dupond-Moretti, qui a déjà défendu Patrick Balkany, Jérôme Cahuzac ou Mohammed Merah, va faire partie de l’équipe internationale chargée d’assurer la défense de Julian Assange, le fondateur de Wikileaks. Ce dernier est actuellement incarcéré à la prison de haute sécurité de Belmarsh au Royaume-Uni, après son arrestation dans l'ambassade équatorienne le 11 avril 2019. Sur Europe 1, Éric Dupond-Moretti a rappelé les arguments qu'il présentera au Président afin d'obtenir l'asile politique. Selon lui, pour obtenir cet asile politique en France, "il faut être un homme persécuté en raison de sa liberté d’expression". 

Des médecins demandent la fin de la torture d'Assange

"Julian Assange nous permet de savoir que trois de nos Présidents ont été écoutés par les américains, deux de nos ministres également", a d'abord tenu à rappeler l'avocat. Julian Assange risque 175 ans de prison depuis son inculpation par la justice américaine en mai 2019, pour espionnage et 17 autres chefs d'accusation. Lundi 24 février, la justice britannique doit se prononcer sur son extradition vers les Etats-Unis.

Interrogé sur les arguments que l'avocat présentera à Emmanuel Macron afin de le convaincre de lui accorder l'asile politique, Éric Dupond-Moretti a d'abord mentionné le "rapport spécial des nations unies sur la torture, rédigé par le suisse Nils Melzer, qui en mai 2019 écrit qu’en plus des troubles physiques, Assange montre tous les symptômes d’une exposition prolongée à la torture psychologique".

Il présentera aussi le certificat rédigé par 60 médecins, et les écrits publiés par 117 autres dans la revue scientifique The Lancet le 17 février. Ces derniers, de 18 pays différents, demandent "aux gouvernements de mettre fin à la torture de M. Assange". Éric Dupond-Moretti rappelle enfin que "l’article 53 de notre Constitution permet à la France le refuge d’un homme qui est menacé en raison de sa liberté d’expression".