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Au lendemain de l’annonce de la libération de Flavien Moreau, le premier djihadiste à avoir été condamné à son retour de Syrie, l’ancienne garde des Sceaux a plaidé sur Europe 1 pour que les djihadistes puissent être détenus après leur peine de prison, tant que leur dangerosité est avérée.
INTERVIEW

Le premier djihadiste français condamné à son retour de Syrie, Flavien Moreau, a été libéré lundi de la prison de Condé-sur-Sarthe où il était incarcéré. L'homme, aujourd'hui âgé de 33 ans, avait été condamné en novembre 2014 à sept ans de prison ferme, la peine requise lors de son procès. Il sera suivi judiciairement pendant un an. Insuffisant pour Rachida Dati. "Il faudrait élargir la rétention de sûreté aux djihadistes", a plaidé l’ancienne garde des Sceaux mardi matin sur Europe 1. En clair : "Ces individus ne peuvent pas être remis en liberté tant que leur dangerosité est encore avérée", a détaillé la maire du 7ème arrondissement de Paris.

"Vous avez soit des détenus qui ont été mis en liberté sans aucune obligation, aucune mesure de suivi, soit des détenus comme celui-ci qui sont sortis sans doute avant la fin de leur peine et qui ont quelques obligations", a poursuivi Rachida Dati. "S’ils ont terminé totalement leur peine, vous ne pouvez plus les surveiller. Sans doute peut-il y avoir des mesures de surveillance à titre administratif. Donc il retombe dans la surveillance des types fichés S. Ce n’est pas suffisant."

"Tant que vous êtes dangereux, on ne vous remet pas en liberté"

D'où cette idée d'élargir la rétention de sûreté, adoptée en 2008, au moment où Rachida Dati était ministre de la Justice. "La rétention de sûreté, je l’ai créée pour les criminels les plus dangereux. Elle est faite pour des criminels dangereux, les pédophiles, les criminels en série… Il faut l’élargir pour les djihadistes, pour les personnes condamnées pour radicalisation, pour acte de terrorisme, mais également pour ceux qui reviennent de ces terrains de guerre", a insisté l'ancienne garde des Sceaux. 

Quant à la durée de détention, Rachida Dati s'est montrée très ferme. "Le texte est très clair : ces individus ne peuvent pas être remis en liberté tant que leur dangerosité est encore avérée. Eh bien ils resteront, si c’est nécessaire, très longtemps, tant que leur dangerosité est encore avérée. Tant que vous êtes dangereux, on ne vous remet pas en liberté", a-t-elle asséné.