Olivier Faure 4:09
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Solène Delinger , modifié à
Vent de panique à gauche. La proposition d'Anne Hidalgo d'organiser une primaire de tous les candidats a exacerbé les divisions de sa famille politique. A la peine dans les sondages, la maire de Paris va essayer de remobiliser ses troupes cet après-midi lors d'un meeting à Perpignan. Le patron du PS Olivier Faure sera là pour la soutenir. Sur Europe 1, il appelle la gauche à se ressaisir. 

Rien ne va plus à gauche. La proposition d'Anne Hidalgo d'organiser une primaire, à seulement quatre mois du premier tour de la présidentielle, a semé la zizanie dans sa famille politique. Au micro d'Europe 1 ce matin, Stéphane Le Foll, maire PS du Mans et ancien ministre de l'Agriculture, a déploré ce revirement de la maire de Paris, alors que le PS s'était jusqu'à présent opposé à l'organisation d'une primaire pour 2022. En meeting cet après-midi à Perpignan, Anne Hidalgo va tenter de remobiliser ses troupes, sous l'œil d'Olivier Faure, le patron du PS, qui s'inquiète du manque de dynamique autour de sa candidature. 

Une primaire pour sortir de l'impasse

"Depuis six mois, chacun à gauche souhaite faire bande à part", a-t-il déploré au micro d'Europe 1. Une division de plus en plus alarmante à l'approche de la présidentielle et alors que la droite et l'extrême droite caracolent en tête des sondages. "Personne n'est en dynamique alors que l'extrême droite et la droite sont aux portes du pouvoir. Il est donc nécessaire de réagir, de se ressaisir et de ne pas laisser cette élection", a alerté Olivier Faure pour qui la primaire proposée par Anne Hidalgo pourrait permettre à la gauche de sortir de cette impasse.

"Personne n'improvise"

 

Pour lui, la proposition de la maire de Paris doit être prise au sérieux et n'a pas "fait flop". "Les gens doivent y réfléchir maintenant", a souligné le patron du PS. Cette idée peine pourtant à fédérer à gauche. Invité ce matin sur Europe 1, Stéphane Le Foll a critiqué le revirement d'Anne Hidalgo qui, selon lui, doit "assumer ses responsabilités". La proposition de la maire de Paris est aussi restée lettre morte chez les écologistes. Yannick Jadot, candidat d'Europe Ecologie les Verts, est monté au créneau sur Europe 1, affirmant qu'il ne se soumettrait pas à l'exercice, ayant déjà gagné la primaire des écologistes face à Sandrine Rousseau. 

La présidentielle est encore "très loin"

Face à cette levée de boucliers, Olivier Faure assure qu'Anne Hidalgo "n'improvise pas". "Elle a un projet. Elle le développera dans le cadre de cette primaire et elle fera tout pour faire la démonstration que le changement est possible, qu'on peut aboutir à une République écologique, sociale et démocratique. Et c'est l'objet même de ce débat. Personne n'improvise". Si le patron du PS tire la sonnette d'alarme, il n'a pas perdu l'espoir de voir le PS se relever. "Je ne crois absolument pas aux sondages. Les Français, pour la moitié d'entre eux, n'ont absolument pas encore choisi celui ou celle pour qui ils pourraient voter. Nous sommes très, très loin de l'élection présidentielle et donc le moment est d'abord d'affirmer ce que l'on est, pour qui on se bat, pourquoi on se bat". 

 

Le dernier meeting d'Anne Hidalgo ? 

C'est ce que va tenter de faire Anne Hidalgo cet après-midi, à Perpignan, ville RN. La candidate PS à l'élection présidentielle va "défendre la République et ses valeurs" devant 1.000 personnes. Un rendez-vous important pour lancer sa campagne et montrer qu'elle n'a pas perdu le rythme malgré l'échec de son appel à une primaire. La maire de Paris s'est d'ailleurs dit persuadée que ses concurrents de gauche changeront d'avis sous la pression du "peuple de gauche", qui est "en colère". Mais ce meeting sera-t-il le dernier de la candidate Hidalgo, comme le murmurent certains ? Olivier Faure en est persuadé : elle ira jusqu'au bout et gagnera la primaire... si elle a lieu un jour.